Dry January : les boissons sans alcool, une alternative écologique ?

En pleine ascension, les boissons sans alcool attirent de plus en plus d’adeptes, notamment grâce au Dry January. Pourtant, leur production reste énergivore et dépend souvent de procédés industriels lourds réalisés hors de France.

Rédigé par Anton Kunin, le 9 Jan 2025, à 9 h 45 min
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Si des initiatives locales émergent, ces produits peinent encore à convaincre les petits producteurs et les consommateurs en quête d’une alternative durable. La question des labels et des impacts environnementaux demeure centrale.

La désalcoolisation, un procédé complexe qui n’est pas à la portée des petits producteurs

La montée en popularité des boissons sans alcool répond à une demande croissante pour des alternatives à faible impact sanitaire. Mais, comme l’explique Reporterre dans un récent reportage, leur production soulève des défis environnementaux majeurs. Deux procédés principaux – l’osmose inverse et l’évaporation sous vide – sont utilisés pour désalcooliser le vin et les bières. Ces techniques, bien qu’efficaces, nécessitent une consommation importante d’énergie et d’eau. Par ailleurs, l’absence de centres spécialisés en France contraint les producteurs à externaliser ces étapes en Espagne, en Allemagne ou en Belgique, augmentant ainsi l’empreinte carbone.

Pour pallier ces limites, des initiatives locales se développent. Par exemple, comme le raconte Reporterre, l’entreprise Moderato, spécialisée dans le vin sans alcool, collabore avec Vivadour pour créer une unité de désalcoolisation en France. Malgré ces efforts, seuls les grands producteurs peuvent actuellement absorber les coûts élevés de ces infrastructures, laissant les petits vignerons face à des obstacles logistiques et financiers.

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Boisson désalcoolisée ou alternative naturelle, la distinction n’est pas aisée

Face aux complexités de la désalcoolisation, certains producteurs choisissent d’innover autrement. Comme l’explique Reporterre, des marques comme Osco ou Jardins ont renoncé à reproduire les alcools classiques. Elles privilégient des boissons entièrement nouvelles, conçues à partir d’ingrédients bio et locaux. Osco a par exemple fait le choix d’éviter les procédés énergivores et préfère travailler sur des assemblages originaux à base de plantes, d’agrumes ou de verjus. Ces alternatives s’inscrivent dans une démarche écologique plus poussée.

Cependant, ces nouveaux breuvages peinent à trouver leur public. Leur identité, qui s’écarte des codes traditionnels de l’alcool, complique leur positionnement sur le marché. De plus, le cadre réglementaire reste flou. L’appellation « vin désalcoolisé » n’est que partiellement utilisée, et la distinction entre les boissons désalcoolisées et les alternatives naturelles est souvent difficile à identifier pour le consommateur, constate Reporterre.

En somme, le marché des boissons sans alcool est en pleine mutation. Si les initiatives durables et locales montrent la voie, elles doivent encore relever de nombreux défis pour s’imposer comme de véritables alternatives écologiques.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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