Malgré la grande détresse psychologique engendrée, peu d’hommes consultent pour ce symptôme en raison du tabou qui l’entoure. Pourtant, la science a prouvé que dans la grande majorité des cas, la dysfonction érectile cache une maladie organique sous-jacente.
Dysfonction érectile : l’importance d’une consultation chez un sexologue
La dysfonction érectile (DE) est un trouble qui concerne aussi bien les jeunes adultes que les plus âgés. Toutefois, son incidence augmente proportionnellement avec l’âge. Il s’agit d’un dysfonctionnement sexuel courant, dont les causes sont à 80 % organiques : tout problème d’érection est donc potentiellement l’expression d’une affection organique en cours.
Il est généralement la conséquence soit d’une pathologie cardiovasculaire, soit d’une anomalie portant sur l’appareil génital masculin ou encore d’un trouble neurologique. Consulter un professionnel de la santé et en particulier un médecin sexologue doit être un réflexe lorsque vous présentez les symptômes d’une dysfonction érectile. Il est habilité à prescrire le bilan nécessaire et le traitement adéquat même s’il est médicamenteux.
Comment reconnaître la dysfonction érectile ?
On définit la dysfonction érectile comme la difficulté pour un homme à obtenir et/ou maintenir une érection suffisante pour l’accomplissement d’un rapport sexuel avec pénétration. Cette définition n’exclut pas la possibilité de ressentir du désir ou d’avoir un orgasme. Ce dysfonctionnement érectile n’écarte pas non plus l’éventualité d’une éjaculation.
Trois facteurs sont pris en compte pour évaluer le niveau d’érection d’un homme :
- la durée nécessaire pour obtenir l’érection,
- la durée de maintien de cette dernière,
- la rigidité.
La durée pour obtenir l’érection renseigne sur l’aptitude de votre corps à faire grossir votre sexe et par conséquent sur votre santé érectile. Il ne suffit pas d’obtenir une érection, il est également important de la maintenir dans le temps. Les experts estiment que vous avez un problème érectile si vous n’arrivez pas à dépasser 5 minutes d’érection. En règle générale, une érection normale dure entre 10 et 20 minutes. La rigidité concerne la fermeté de votre érection : molle/dure.
En pratique, ce trouble est suspecté lorsqu’on note une absence d’érection lors des rapports sexuels ou qu’elle est très faible et donc insuffisante. Une érection qui retombe au cours de l’acte sexuel alors qu’elle reste conservée en dehors ou qui est totalement absente quel que soit le contexte fait également évoquer un dysfonctionnement érectile.
Le diagnostic est retenu si, et seulement si, ces symptômes perdurent dans le temps (minimum 3 mois) et sont récurrents à chaque rapport sexuel.
Les causes de la dysfonction érectile
Pour comprendre le dysfonctionnement érectile, il faut se rapporter à la physiologie de l’érection. Le pénis possède deux corps caverneux composés d’espaces lacunes et d’un tissu spongieux extensible. Ce sont eux qui en se gorgeant de sang donnent de la rigidité au pénis.
Pour que cela se produise, des mécanismes se mettent en jeu : dilatation des vaisseaux du pénis, décontraction des muscles lisses, augmentation du flux sanguin dans les corps caverneux puis occlusion des veines. Tout dysfonctionnement neurologique ou vasculaire peut donc avoir une incidence sur l’érection.
Les causes organiques
L’âge est l’un des principaux facteurs à l’origine de la dysfonction érectile. Avec le vieillissement de l’organisme, les risques de développer des pathologies chroniques augmentent et la qualité de l’érection diminue. Les maladies cardiovasculaires telles que le diabète de type II et l’hypertension artérielle entraînent une occlusion ou une diminution du calibre des artères, avec comme conséquence une mauvaise circulation sanguine. Ce qui agit sur le système érectile.
Il en est de même avec le tabagisme chronique, l’alcoolisme et l’obésité. Les dérèglements hormonaux, notamment le déficit en testostérone ainsi que des malformations du pénis comme l’hypospadias et la maladie de Lapeyronie, sont aussi des étiologies avérées.
De même, les sujets atteints de drépanocytose, d’hémochromatose ou de thalassémie présentent fréquemment des troubles érectiles résultant d’une lésion directe des corps caverneux.
Enfin, une anomalie dans la transmission du message nerveux (désir) du cerveau vers le pénis peut également être en cause. C’est le cas dans la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et l’épilepsie…
Comme autres causes, on peut citer l’hypertrophie bénigne de la prostate, le cancer de la prostate ou la prise de certains médicaments (psychotropes, antidépresseurs, vasodilatateurs, statines…).
Les causes psychologiques
Les étiologies psychologiques constituent 20 % des étiologies de dysfonction érectile. Elles peuvent être associées ou non aux causes physiques. Elles concernent souvent les jeunes adultes.
Le stress, les tensions familiales, la dépression, l’anxiété ou les attentes exagérées en matière de performance sexuelle sont quelques exemples de causes psychologiques.
Le traitement de la dysfonction érectile
Le traitement de la dysfonction érectile est à la fois psychologique et médicamenteux. Il est effectué par un médecin sexologue. Les médicaments adaptés sont délivrés uniquement sur ordonnance. Des injections ou des topiques sont également proposés, de même que des prothèses péniennes.
Dans tous les cas, il est nécessaire de s’adresser à un sexologue pour bénéficier d’un traitement global de la dysfonction érectile et de son étiologie. Pour les personnes en couple ou ayant des rapports sexuels réguliers, la communication est primordiale pour surmonter ce problème qui nuit à l’épanouissement sexuel.
