Face à la menace croissante de la pollution de l’eau par les pesticides et autres contaminants, de nombreuses collectivités en France sont contraintes de fermer leurs captages d’eau potable. Quelles sont-elles, et surtout pourquoi cessent-elles de capter l’eau potable ?
L’eau potable française polluée par un pesticide
Dans un contexte de sécheresse croissante et de contamination par des résidus de pesticides, de nombreux captages d’eau potable en France ont dû être fermés. Le coupable principal est le R47811, un résidu de chlorothalonil. Il s’agit d’un fongicide jugé désormais dangereux, et qui est interdit depuis plusieurs années. Les seuils sanitaires fixés par le Haut conseil de santé publique sont régulièrement dépassés, ce qui entraîne la fermeture de ces captages.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a révélé en avril 2023 la présence de résidus de pesticides à des taux importants dans plus d’un tiers des échantillons d’eau potable. Ces résidus, appelés métabolites, peuvent parfois être plus toxiques que la molécule mère du pesticide. Leur présence dans l’eau potable soulève des questions sur leur dangerosité pour la santé humaine, une question qui reste largement inexplorée.
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Quelles sont les communes concernées par cette pollution ?
La cellule d’enquête de FranceInfo a publié, de son côté, une carte interactive permettant de visualiser les communes concernées. Malheureusement, il y en a dans toute la France, les captages mis à l’arrêt pour pollution sont très bien répartis sur le territoire.
Ce n’est pas terminé : outre les pesticides, des résidus d’explosifs ont également été repérés dans certaines nappes. Moins courants, ces résidus n’en sont pas moins dangereux pour la santé. Et la pollution ne date pas d’hier : c’est une des conséquences de la Première et de la Deuxième guerres mondiales.
En cas de contamination, les collectivités sont tenues par la loi de prendre des mesures pour assurer la sécurité de l’eau potable. Cela peut impliquer la fermeture de captages d’eau, des restrictions d’utilisation de l’eau et, dans certains cas, la distribution de bouteilles d’eau.
Cependant, ces mesures sont coûteuses et ne sont que des solutions temporaires. À long terme, des investissements importants sont nécessaires pour améliorer les infrastructures de traitement de l’eau et éliminer les contaminants. Cela peut impliquer la construction d’usines de filtration complexes et coûteuses, une dépense que de nombreuses collectivités estiment ne pas pouvoir se permettre.
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