Revenons sur un concept un peu abstrait qui recouvre une réalité très concrète : celui d’eau virtuelle. L’eau virtuelle est en effet de plus en plus utilisée comme mesure des enjeux liés à l’eau, à la mesure des ressources en eau, au commerce de l’eau et à son utilisation dans le monde. Faisons le point.
L’eau virtuelle, une autre manière de considérer l’empreinte écologique
La définition de l’eau virtuelle est plutôt simple, mais on raisonne rarement en ces termes. La notion, un peu abstraite, d’eau virtuelle n’est pas sans rapport avec celle d’empreinte écologique ou de bilan carbone. C’est un peu la même manière abstraite d’envisager l’impact d’un bien de consommation en termes de consommation d’eau.
Le concept d’eau virtuelle aide à connaitre l’impact d’un produit ou d’une culture en terme de consommation d’eau. L’eau virtuelle s’exprime généralement en litres d’eau par kilo.
L’eau virtuelle est celle nécessaire à la production d’un produit
- Tous les produits de consommation sont concernés car tout nécessite de l’eau. La fabrication des biens nécessite de l’eau, une quantité invisible à laquelle on ne pense pas. Ces quantités d’eau indispensables à la production des biens de consommation sont appelées eau virtuelle.
- Les produits agricoles sont les premiers consommateurs. Pour produire 1 tonne de céréales, il faut 1.000 mètres cubes d’eau qui peuvent provenir soit de la pluie, des nappes phréatiques, des cours d’eau ou de l’humidité du sol.
La principale consommation d’eau en France et dans le monde est consacrée à l’agriculture. L’eau et à la production de produits pour l’alimentation humaine ou animale (l’élevage notamment). C’est de loin la production agricole qui requiert la plus grande quantité d’eau : 70 % de l’eau mondiale y est consacrée et notamment 92 % de l’eau douce !
Quantité d’eau virtuelle nécessaire aux cultures
15 % environ de l’eau utilisée dans le monde sont exportés sous forme d’eau virtuelle(1).
- 5.263 litres / kg de coton
- 238 litres / kg de maïs ensilage
- 454 litres / kg de maïs grain
- 524 litres / kg d’orge
- 590 litres / kg de pomme de terre
- 590 litres / kg de blé
- 590 litres / kg de soja
- 1.600 litres / kg de riz pluvial
- 5.000 litres / kg de riz inondé
Qui prélève l’eau ?
- Usage domestique : 350 mds de litres
- Agriculture : 2.500 mds de litres
- Industrie : 750 mds de litres
L’empreinte en eau de l’humanité
L’eau est essentielle à la vie et cruciale pour la bonne santé des écosystèmes qui assurent un habitat aux différentes espèces, à la production de biomasse et au transport de nutriments.
L’eau permet aussi la production agricole et industrielle. L’empreinte en eau et l’eau virtuelle constituent donc des indicateurs intéressants pour orienter nos choix de façon à réduire notre consommation d’eau, et donc, à réduire la pression exercée sur cette ressource.
Si la majorité des citoyens sont conscients de la quantité d’eau qu’ils utilisent pour leurs besoins domestiques, l’eau requise pour produire les biens qu’ils consomment est beaucoup moins connue. Pourtant, l’utilisation de l’eau dans la production agricole est de loin la plus grande responsable du problème que pose la surexploitation de l’eau.
Au total, ce sont 9 000 milliards de m3 d’eau que l’humanité utilise chaque année, selon les calculs d’une université hollandaise.
Une autre manière de mesurer l’eau virtuelle
Plutôt que calculer l’eau virtuelle en kilos, des chercheurs de l’Université Carnegie Mellon l’ont estimée en unité de valeur, par euro (dollar dans l’article initial) de marchandise produite.
- 1 euro de blé ou de coton = 5.000 litres d’eau virtuelle
- 1 euro de fruit = 1.820 litres
- 1 euro de sucre = 1.022 litres
- 1 euro de nourriture pour chien = 750 litres
- 1 euro de lait ou de tortillas = 530 litres
Lire page suivante : la géographie de l’eau virtuelle
Je vous remercie de parler de cette problématique qui à une très grande importance sur notre impacte caché de notre mode de vie. Mais, il y à trop ou pas assez de précision. Je ne conçois pas que l’on mélange l’eau de pluies avec l’eau pompée et captée pour l’arrosage de l’agriculture intensive.
Quand on donne l’examples de l’eau virtuelle du riz pluvial et riz inondé, on note une grande différence mais d’ou sort -elle? de ce que j’ai pu voir, en Asie la mousson est la chaque année (+ ou – intensive) le riz récolté est le riz résultant de ses pluies (donc une récolte + ou – bonne); et le riz ne demande plus d’eau dans sont traitement jusqu’à sa cuisson, qui si bien faite ne demande qu’un volume et demi d’eau pour un volume de riz. Les pommes de terres dans les régions tempérées ne sont jamais arrosées, mais si on les achète dans les grande surface, oui là elle on été lavée (chose inutile). La pluie tombe, c’est une chose naturelle et nourri les plantes, elle n’a pas à être calculée, ce sont les agricultures intensives dans des endroits inappropriés avec des arrosages automatiques qui sont consommateur d’eau.
et puis ce terme de « virtuelle » qui cache justement toute l’importance de la prise en compte de cette consommation est terrible et devrai être changée en « réelle » « engloutie » et ça c’est vous les média qui pouvez avoir de l’influence dessus, plutôt que de reprendre le 1er terme lancé, soyez constructeur d’avenir!
Zabelle
très bien expliquer bravo
l empreinte aquatique n existe pas
Bonjour un autre outil intéressant pour calculer son « empreinte eau » est proposé par l’association Du Flocon à la Vague. Cette association reconnue d’intérêt général, oeuvre depuis 2009 pour sensibiliser et former le + grand nombre sur la thématique du cycle de l’eau.
L’outil proposé par l’asso est l' »empreinte H2O » empreinteh2o.com
développé avec l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et APESA.
Réduire l’eau oui mais que cela ne profite pas aux grosses industries comme le nucléaire, l’agriculture intensive sous toutes ses formes, les terrains de golfe, les piscines…En bref, aux plus riches d’entre nous…
Déjà, fini le bœuf nourrie au maïs trop gourmand en eau ce qui grève le bilan du faux-filet: laissez les brouter l’herbe de nos champs…c’est local et ça évite de passer la tondeuse! par contre faudra en manger moins.
sinon, mangeons des insectes !
excellente synthèse sur l’eau virtuelle, bravo