Après l’échec du Plan Ecophyto, un changement de regard est nécessaire
Cependant, l’arrêt des pesticides demande plus que quelques modifications. Il oblige un changement de modèle agricole où les auxiliaires de cultures, l’aménagement paysager, la mixité et la rotation des cultures seraient centrales. Or, ceci nécessite de l’observation et les expérimentations ne donnent pas toujours des résultats immédiats. Ce que le monde de la recherche et développement est peu enclin à faire.
Pour ne prendre que des exemples cités dans le rapport « Le Plan Ecophyto en France : décryptage d’un échec et raison d’espérer » alors qu’il existe des variétés de pommes de terre résistantes au mildiou, celles-ci ne sont pas retenues car cela nécessiterait un changement dans les process de transformation. Autre exemple encore : l’association de variétés de blés que les coopératives n’ont pas mises en oeuvre car « les meuniers préfèrent réaliser eux-même leurs assemblages à partir de variétés pures ».
Le cas du réseau DEPHY, des fermes que l’on voulait exemplaires dans l’accélération des bonnes pratiques
La preuve par l’exemple était cependant partie prenante de ce plan avec les ferme DEPHY, un réseau de 1.900 exploitations volontaires pour essayer de réduire l’usage des pesticides. L’idée était d’accompagner les agriculteurs dans leur démarche et de pouvoir s’appuyer sur les résultats obtenus pour susciter l’envie chez d’autres. Tout d’abord, force est de constater que les résultats sont peu probants.
Avec par rapport au lancement, une progression des fermes très économes en produits phytosanitaires de 2 % pour les grandes cultures, de 6 % pour la viticulture et de 13 % pour la polyculture-élevage. Des mauvais résultats qui s’expliquent en partie par le choix de l’État de favoriser la communication plutôt que laisser le temps à l’expérimentation.
En effet à souhaiter pouvoir communiquer rapidement sur ce plan, en s’appuyant sur les indicateurs choisis, un temps important a dû être pris pour les fermes de ce réseau à faire part de leurs résultats au détriment d’un véritable travail de terrain, et les conclusions sont peu probantes.
Une nécessité de réapprendre des techniques perdues
De plus, avec l’agriculture industrielle, l’enseignement des jeunes agriculteurs a été tourné vers l’apprentissage d’une agriculture hautement mécanisée et riche en intrants avec les connaissances associées.
De ce fait, il existe aujourd’hui un trou dans le savoir avec une nécessité de réapprendre des connaissances connues par les plus anciens mais perdues dans les enseignements : tel l’entretien d’une haie ou encore la reconnaissance de signes de changement de saisons ou de météo au sein de la biodiversité présente dans et autour des champs.
Une portée symbolique de ce premier plan
S’il faut s’attrister de l’absence de résultats et d’une augmentation de la quantité de pesticides, il faut tout de même se réjouir de l’impact symbolique qu’a eu ce plan et qui ne sera pas sans conséquences positives.
Tout d’abord, la synergie entre Ecophyto et d’autres actions a permis d’encourager et de mettre en lumière l’agroécologie. Ce qui a amené entre autre à modifier la définition des priorités de l’INRA souvent accusée d’être pro-intrants tout comme les chambres d’agricultures et les CIVAM (Centre d’Initiative Agricole) avec une prise de conscience de la nécessité d’accompagner les agriculteurs dans le changement pour remplir l’objectif ambitieux d’Ecophyto 2.
Le cap des 50 % donne le ton et fait comprendre aux différents acteurs que le temps n’est plus au tout pesticides et que c’est une demande de la société.
La force du plan Ecophyto 2 résidera donc dans sa capacité à avoir une vision systémique, incluant tous les acteurs de l’agriculture et de l’alimentation (agriculteurs, consommateurs, transformateurs, distributeurs, producteurs…) et les mobilisant tous pour de nouvelles pratiques dans un modèle agricole repensé pour être résilient et s’inscrivant dans un écosystème riche, source de connaissances et d’expériences de terrain.
Tant que les agriculteurs traiteront leurs cultures, les abeilles disparaîtront et donc plus de pollinisation, mais il sera trop tard.
La FNSEA gros syndicat prône le recours aux pesticides à outrance et pas du tout l’agroécologie, la rotations des cultures ou le bio, il doit avoir des subsides des sociétés chimiques, ce sont les assassins de la biodiversité.
Tant que les agriculteurs n’auront pas compris qu’ils courent à leur perte, ils continueront de s’enfoncer et à s’endetter à outrance. Le libéralisme agricole fait des ravages irréversibles.
les produits chimiques ne disparaissent pas ils sont rémanant et reste des dixaines d’années sur les terres puis dans le nappe phréatique puis dans l’eau de robinet
encore des aides pour payer les intrans et demander 8 à 10 ans encore et plus , dans dix ans ils demanderont encore dix ans ( excuse = désolés on n’y est pas encore arrivés)et pendant ce temps la ils augmentent le nombre et les quantités de produits chimiques déversés dans la nature;
on (les exploitants) n’y arrive pas à cause du réchauffement MAIS c’est eux la cause du réchauffement et ils veulent encore du temps pour apprendre des méthodes qu’ils ont refusés et abandonnés il y a plus de 50 ans les anciens savaient faire
les nouveaux exploitants ont besoin de pseudo techniciens à la botte de bayer monsanto (ils sont trop C.. )pour décider eux même des cultures à faire et des traitements à ne pas faire bonjour d’un terrien
Il ne faut pas oublier que les produits les plus toxiques et écotoxiques diparaissent progressivement. On oublie souvent que la toxicité moyenne des pesticides a été divisée par 8 en quelques décennies. C’est un peu comme si on jugeait la pollution automobile par le nombre de véhicules sans tenir compte du fait que l’électrique remplace progressivement le diésel. Comme les produits qui restent sont moins efficaces, il est nécessaire d’en utiliser plus pour avoir le même résultat même si on ne les utilise qu’à bon escient… Le réchauffement climatique a aussi accentué la pression de plusieurs bioagresseurs. L’agroécologie est évidement un concept intéressant mais c’est un changement qui demande entre 8 et 10 ans et de nombreuses aides pour garantir un revenu décent aux agriculteurs pendant la période de transition.
« La toxicité moyenne des pesticides a été divisée par 8 en quelques décennies »…Par 8 je n’en sais rien, mais une foultitude de produits commercialisés sans contrôle suffisant ont été retirés du marché en catastrophe au vu de leurs effets désastreux, le Lindane est l’un des plus connus mais il y en a bien d’autres.
En revanche le choix de la pulvérisation haute pression retenu depuis plus de 20 ans pose de gros problèmes:
-Avantages : moins de volume de produits à l’hectare, moins de pollution des sols traités car le produit ne « pisse » plus en grosses gouttes …
-Inconvénients majeurs : le brouillard ainsi généré touche beaucoup plus l’agriculteur en train de traiter , mais de plus à la moindre brise les molécules en suspension couvrent une surface bien supérieure au champ lui-même, contaminant les hectares avoisinants, leurs végétaux, toute la faune et micro-faune qui s’y trouvent.
On nous chante la diminution des hectolitres de traitements grâce à cette technique…vrai, …et pourtant on n’a jamais connu depuis ces 20 dernières années un tel effondrement de la population d’insectes de tous ordres,sauterelles, libellules,abeilles, guêpes et maintenant bourdons, de toutes les variétés de passereaux…Les « petits organismes » succombent en masse, les plus gros prendront plus de temps mais çà viendra, quand leur système immunitaire ne pourra plus faire face.
Je suis inquiet pour nos enfants et petits-enfants. Et je suis en colère face à l’inconscience de tous ces intérêts coalisés pour des profits à court terme, prioritaires sur un équilibre environnemental qui s’effondre et s’enfonce vers une irréversibilité plus qu’inquiétante.
C’est effarant et invraisemblable.