Les dauphins échoués sur la côte atlantique sont de plus en plus nombreux chaque année. Ils montrent des signes de traumatismes qui indiquent qu’ils ont été capturés par des bateaux de pêche.
11.300 dauphins auraient été sacrifiés dans le golfe de Gascogne en 2019
L’échouage de dauphins sur les côtes du golfe de Gascogne défraie la chronique chaque hiver. Le phénomène est apparu dans les années 1990, avec des échouages multiples, très supérieurs à la norme saisonnière et concentrés sur une courte période. Au cours de chaque épisode, plusieurs centaines de petits cétacés étaient trouvés échoués en l’espace de deux à quatre semaines.
Depuis, la situation ne s’améliore guère. Après un hiver 2018 catastrophique, un nouveau record a été battu en 2019, et il est désormais clair qu’il sera à son tour surpassé en 2020. Selon l’Observatoire Pélagis, rattaché au CNRS, qui étudie le phénomène depuis des années, toute la façade atlantique est touchée, la Vendée et la Charente-Maritime concentrant plus de 60 % des échouages recensés.
La pêche industrielle, responsable de la mort traumatique de dauphins
Selon les chercheurs, les tempêtes ne sont pas responsables de cette mort massive de cétacés, elles ne font que rendre visible le phénomène. (Et encore, 80 % des dauphins morts en mer couleraient et se décomposeraient en mer avant de s’échouer.) Les dauphins échoués ont une bonne condition corporelle, n’ont pas de lésions pathologiques, ont récemment mangé, certaines femelles sont même gestantes. En revanche, ils présentent des signes de mort traumatique (fractures, amputations).
Ces traumatismes sont dus à une capture accidentelle dans un engin de pêche. Les pêcheurs sont donc pointés du doigt. Ces derniers se défendent d’avoir installé des répulsifs acoustiques (obligatoires depuis le 1er janvier 2020) et adapté leurs techniques de pêche, toujours est-il que le constat est là : les échouages de dauphins continuent de battre des records.
Illustration bannière : Dauphin échoué ©Jasmin Awad
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