Avec l’avènement des modes de transport « doux » et moins polluants, le vélo connaît un regain de forme spectaculaire, notamment dans certains pays comme le Danemark ou les Pays-Bas, mais pas uniquement. A l’échelle de l’Union européenne, ce sont 650.000 emplois qui sont créés dans l’économie du vélo !
Le vélo, une filière économique à part entière
L’industrie du vélo en Europe représente aujourd’hui plus de personnel que l’industrie minière européenne et quasiment 2 fois plus que l’industrie de l’acier !
C’est le résultat surprenant de la première étude exhaustive des emplois créés par la filière Vélo en Europe. Pour mémoire, l’acier ce n’est plus que 350 000 personnes en Europe (le reste a filé en Asie) et les industries extractives représentent 615 000 emplois.
Ainsi environ 655 000 personnes doivent leur travail à l’économie de cyclisme : la filière est en effet riche et comprend de multiples métiers de la conception des cycles, la fabrication des vélos, le commerce, le tourisme ou encore les infrastructures (pensez aux réseaux de vélos en libre service VLS).
L’économie du vélo : un gros potentiel
Pourtant la part du cyclisme dans les transports en Europe n’est que de 3 %. Mais cela n’empêche pas les rédacteurs d’une étude sur le secteur d’espérer doubler les effectifs employés d’ici 2020 pour atteindre plus d’un million d’emplois.
Ci-dessous, l’usage du vélo dans la population des pays européens
Kevin Mayne, le directeur du développement de la Fédération des cyclistes européens, commanditaire de l’étude, veut faire passer un message très simple aux gouvernements et aux autorités locales :
«Vous savez que l’investissement dans le cyclisme se justifie pleinement en matière de transports, notamment à cause du changement climatique et des budgets santé qui explosent du fait de la pollution.
Il est désormais clair que chaque nouvelle piste cyclable que vous construisez et chaque nouveau cycliste vous créez contribuent à créer de l’emploi. Investir dans le cyclisme offre un meilleur rendement économique que toute autre option de transport. Cela devrait être votre premier choix».
- Le saviez-vous ? Début 2012, il y avait en Europe 400 dispositif de vélo en libre service
L’économie du vélo pour la transition écologique
Dans le virage vers une économie décarbonée, le rapport montre que le vélo est un outil pour créer une économie verte. Julian Scola, un porte-parole de la Confédération européenne des syndicats a déclaré soutient qu’il faut « investir dans différents types d’infrastructures de transport, comme le vélo. »
La filière vélo est donc à bien plus forte intensité d’emplois que l’on ne le pensait et nettement plus que toute autre mode de transport. Le potentiel de création d’emplois du secteur parait donc très bon et, c’est étonnant, plus important que celui du secteur automobile qui,, emploie trois fois moins de personnes par million d’euros de chiffre d’affaires.
Le gisement du tourisme à deux roues
Le plus gros gisement d’emplois se trouve dans le cyclo-tourisme – et notamment dans l’hébergement et la restauration qui y est liée – qui emploie déjà 524 000 personnes. La fédération européenne des cyclistes aimerait que l’Europe réserve 10 % de son budget transport pour l’économie du vélo et le soutien aux innovations (les e-bikes) et les infrastructures.
Autre avantage de l’économie du vélo, ses emplois sont géographiquement plus stables que d’autres secteurs, et offrent un marché du travail plus ouvert aux personnes peu qualifiées. Et, conséquence positive, la capacité d’entraînement de l’économie du cycle sur le tissu économique local est meilleure que celle d’autres modes de transports (comme l’automobile, plus complexe). Pourquoi ?
Parce que « les cyclistes vont plus dans les commerces locaux, les restaurants, les cafés que les utilisateurs d’autres modes de transport», confirme l’étude ; Non seulement le vélo, c’est bon pour la santé et l’environnement mais c’est aussi bon pour l’économie. En selle !
*
lol