Edgar Morin est un philosophe et sociologue français aujourd’hui âgé de 98 ans : quasi-centenaire et éternel optimiste, il est surtout connu, grâce à La Méthode, en tant que fondateur du concept de « pensée complexe », un message universel qui dépasse les frontières.
Edgar Morin : « Ressentir la communauté de destins de toute l’humanité »
Edgard Morin est né à Paris le 8 juillet 1921. D’origine juif séfarade, son vrai nom est Edgard Nahoum… Morin étant son pseudonyme dans les forces libres combattantes pendant la Résistance. Toutefois, il signe son premier engagement politique en 1936 avec la guerre d’Espagne.
En 1945, attaché à l’État-Major de la 1er armée française il est envoyé à Berlin. Il découvre alors une ville en ruine totalement détruite. À la libération, il écrit alors « l’an zéro de l’Allemagne ». S’il prend la carte du parti communiste à la sortie de la guerre, il s’en écarte dés 1949, puis en est exclu en 1951 car résistant antistalinien.
Un chercheur du CNRS à la marge
Après des études universitaires d’histoire-géographie – durant la seconde guerre mondiale, il rentre au CNRS en 1950 et conduit en 1965 une étude pluridisciplinaire sur la commune de Plozeret en Bretagne. Intéressé par le cinéma et cherchant un lieu d’étude « caché », il mène des recherches sur cet art peu considéré à l’époque.
Perçu très longtemps comme un chercheur à la marge, ne voulant pas épouser les codes de recherches classiques, il est pendant tout le début de sa carrière décrié et peu estimé.
La naissance de son oeuvre « La Méthode » et de sa notion phare : « la pensée complexe »
En 1960, il séjourne en Amérique Latine. De sa rencontre avec Jacque Monod, l’auteur du « Hasard et de la nécessité », naissent les prémices de ce qu’il nommera la « pensée complexe » qui aboutira à son oeuvre majeure : « La Méthode ».
La méthode – Coffret en 2 volumes
Voici rassemblés les 6 volumes de la méthode, publiés entre 1977 et 2006. Penseur de la complexité, Edgar Morin définit ainsi le projet de cette fresque sans équivalent : » Nous avons besoin d’une méthode de connaissance qui traduise la complexité du réel, reconnaisse l’existence des êtres, approche le mystère des choses «
Il est pour lui fondamental que à l’inverse du cloisonnement actuel de nos différentes disciplines, nous sachions mêler et faire se répondre les différents champs du savoir : « l’obstacle principal à une véritable compréhension des choses humaines en générale est la tendance à la fragmentation du savoir qui empêche de concevoir à la fois les problèmes fondamentaux et globaux, c’est-à-dire de concevoir en même temps leur complexité ».
Et cette naissance de la pensée passe pour Edgar Morin par une réforme de la pensée générale par le biais d’une réforme de l’éducation.
La pensée complexe au service de l’écologie
Dès les années 70, Edgar Morin s’éveille à la conscience écologique grâce à des amis scientifiques de l’université de Berkeley. À la faveur de rapport Meadows publié par le club de Rome en 1972 et aux côtés de René Dumont, Serge Moscovici et André Gorz – entre autres, il s’engage alors résolument dans ce combat.
Son livre « Le paradigme perdu : la nature humaine » souligne les conséquences écologiques de la pensée occidentale et de la séparation entre l’Homme et l’animal, et entre l’Homme et la nature qui aboutit à un rapport de domination. Pourtant à ses yeux, « l’Homme est un être de Nature par son origine animale et un être de Culture par son environnement social ».
Des prises de position fortes et courageuses
Son combat écologique l’amène à prendre des positions fortes. Ainsi, en 2012 il participe à la création du « Collectif Roosvelt » avec Stéphane Hessel.
Ce collectif propose 12 réformes pour changer le système et répondre à l’urgence écologique. Il soutient également publiquement le chef Raoni dans son combat contre le barrage de Belo Monte.
En 2015, Il participe avec Dominique Viveret et d’autres philosophes et intellectuels à la prise de chaises dans les agences bancaires à l’appel de l’association Bizi pour dénoncer l’évasion fiscale que pratique les grandes banques européennes et françaises.
Enfin, il mène une réflexion autour du lancement d’un tribunal moral pour les crimes contre la nature et le futur de l’humanité et s’adresse à l’ONU pour savoir quelles seraient les possibilités de mise en oeuvre.
La peur de voir notre humanité régresser mais aussi encore de l’espoir
Aujourd’hui, Edgar Morin a encore souvent la sensation de « prêcher dans le désert » dans son appel à reconnaître la nécessité d’une pensée complexe. Pour lui, notre société semble somnambule, avançant comme ivre vers le drame écologique.
S’il n’est pas adepte d’un langage binaire, il est persuadé que des éléments de notre société doivent décroître et d’autres croître. Il est primordial de retrouver une économie et une fraternité locale afin de continuer à vivre une ouverture à la culture du monde et une prise de conscience de l’aventure humaine partagée par tous les hommes de la planète.
Actuellement face à la destruction de notre « Mère-partie » des lieux de résistance existent mais non encore reconnus par les pouvoirs en place. Cependant pour Edgar Morin, il faut savoir « s’attendre à l’inattendu » et savoir que « là où croit le péril, croît aussi ce qui sauve… ». Ainsi, il garde l’espoir que dans la confrontation qui se joue entre des forces destructrices et des forces de vie ces dernières l’emporteront.
Introduction à la pensée complexe
Dans son introduction à la pensée complexe, Edgar Morin propose un mode de pensée pour affronter la complexité du monde qui nous entoure.
Bonjour. Presque tout, dans cet article -terriblement conformiste- sur Edgar Morin, est superficiel ou inexact. Vous vous êtes, comme beaucoup laissée abuser. Lisez un peu plus et vous découvrirez un tout autre personnage, peu estimable, dans l’imposture scientifique et médiatique. Edgar Morin n’a jamais eu la moindre idée personnelle ; il a tout emprunté et ses engagements réels ont été très en deçà de ce que vous avancez.
« Dominique Viveret » ??? ou Patrick ?
Cordialement,
LL