Tous les jours, à la crèche ou à la maison, votre enfant intègre de nouveaux apprentissages et de nouvelles connaissances. Langage, marche, motricité, dessin… Voici comment l’accompagner au mieux dans ces nouveaux apprentissages grâce aux encouragements.
Éducation positive : ne félicitez pas votre enfant, encouragez-le
« Quel beau dessin ! » Votre enfant revient de la crèche et vous proférez ce compliment, sans même parfois regarder le dessin en question ? Une pratique à éviter ! Il est indispensable de faire une différence fondamentale entre les félicitations ou les compliments (« tu es très intelligent » « c’est bien ! », « tu es très fort !» ) des véritables encouragements, qui reconnaissent l’effort.
Encourager un enfant implique de reconnaître ses efforts
Isabelle Filiozat, experte en éducation positive, montre qu’il ne faut pas dire « c’est bien ! » à un enfant. Pourquoi ? Il se focalise sur la notion de bien et de mal et ne mémorise pas l’action qu’il a réalisée correctement. Il peut grandir avec la peur de l’échec ou de décevoir ses parents, ou les éducateurs en crèche. Que dire alors ? Montrez plutôt ce que vous avec apprécié dans le geste de l’enfant : « j’ai aimé que tu prêtes ta poupée à Maxence », « tu as bien réussi à dessiner l’escargot »… L’enfant mémorisera ainsi mieux ce qu’il a fait, et pourra le reproduire.
L’éducation positive ou éducation bienveillante, est formulée ainsi par le Conseil de l’Europe : « un comportement parental fondé sur l’intérêt supérieur de l’enfant, qui vise à l’élever et à le responsabiliser, qui est non violent et lui fournit reconnaissance et assistance, en établissant un ensemble de repères favorisant son plein développement. » Un objectif ambitieux, et une notion très en vogue auprès des parents et des éducateurs en crèche ou à l’école. Difficile toutefois de passer de la théorie à la pratique, surtout lorsque les schémas éducatifs sont bien ancrés. En outre, il est rare de trouver des crèches qui favorisent ce genre de pratiques.
Comment alors favoriser l’encouragement auprès des enfants ? Plusieurs études scientifiques, comme celle du Pr Mark Lepper à Stanford(1), montrent que, lorsque l’on donne une récompense à un enfant après une activité, l’enfant montrera moins d’application à réaliser l’activité plus tard. Ici l’expérience montre que les enfants ayant reçu une médaille après avoir fait un dessin s’appliquaient moins sur le prochain dessin que les enfants n’ayant rien reçu. L’important est donc de valoriser l’effort de l’enfant, sa capacité à se concentrer pour réaliser une tâche, ce qui l’incitera à se surpasser.
On peut donc commenter l’action de l’enfant de son point de vue « j’aime beaucoup ton dessin, ça me fait penser à… », exprimer son ressenti « j’adore dessiner avec toi ! » ou encore porter son attention à travers des questions « pourquoi as-tu choisi ces couleurs ? » Cela lui montre que son action est importante et l’incite à recommencer sans chercher le compliment ; c’est ce qu’on appelle la motivation intrinsèque.
De même, il est important de ne pas féliciter un enfant lorsqu’il réalise des gestes du quotidien : finir son assiette ou faire pipi sur le pot : si vous lui dites simplement « c’est bien ! », il mangera ou fera ses besoins pour vous faire plaisir. Alors que si vous commentez son action à travers une phrase descriptive « tu as fait pipi tout seul », un regard bienveillant ou que vous expliquez son action à un tiers (l’assistante maternelle explique au parent « Léa a fait pipi sur le pot aujourd’hui »), cela permet de valoriser son geste et de l’inciter à recommencer.
Illustration bannière : Education positive © Monkey Business Images
Montrer le plaisir grandissant – et réel – que l’on a à jouer au ping avec un ado qu’on a amené à jouer de mieux en mieux peut etre sa meilleure stimulation (j’avais écrit ici « sa meilleure récompense ». Moi aussi j’ai évolué !).
Naturellement
Claude