Les aliments présentés comme allégés ou sans sucre sont souvent synonymes de prise de poids, comme l’explique une récente étude suisse. L’aspartam fait-il grossir ?
L’absence de calories empêche la satiété et multiplie l’envie de sucre
Très appréciées des consommateurs désireux de perdre du poids, les boissons dites « sans sucre » et « sans calories » sont en réalité loin d’être efficaces. Plus diététiques en apparence, ces sodas contiennent des édulcorants comme le sucralose ou l’aspartame. Une étude publiée dans Obesity Facts établit qu’il existe un lien direct entre la consommation des boissons édulcorées, comme les jus de fruits et autres eaux aromatisées, et la prise de poids.
La consommation de sodas light empêche de maigrir, car les édulcorants agissent sur le cerveau. Dans le cas d’un soda classique, le cerveau déclenche une réaction, le circuit de la récompense. Des neurorécepteurs détectent le sucre et en redemandent, jusqu’à ce que les calories apportent la sensation de satiété et stoppe l’envie de sucre. Dans le cas des sodas allégés, l’absence de calories empêche la satiété et multiplie l’envie de sucre. On mange alors davantage.
Des risques de diabète plus élevés
Et c’est un vrai problème de santé publique puisque, pour rappel, un Français sur cinq consomme des produits à base d’aspartame au moins une fois par semaine. Outre-Atlantique, la tendance est encore plus marquée : 30 % de la population en consomme chaque jour. Les marques qui commercialisent ce genre de boissons et de produits jouent sur le fait que le sucre fait grossir. Avec des sodas allégés en sucre, le consommateur conclut que c’est meilleur pour sa santé. Or, ce n’est pas parce qu’une proposition est vraie que son inverse l’est aussi.
Le microbiote, ou la flore intestinale, serait aussi perturbé par ces sodas. Par conséquent, le diabète serait favorisé et apparaîtrait plus facilement qu’avec une consommation de sucre normale. Et les effets délétères des édulcorants ne s’arrêtent pas là.
L’étude met aussi en évidence un lien avec des troubles du métabolisme. Pour chaque portion quotidienne, le risque relatif de diabète augmente de 3 %. Pour rappel, en France, les députés ont adopté à l’automne 2017 une nouvelle version de la « taxe soda », destinée à réduire le taux de sucre dans les boissons. Mais aussi du taux d’édulcorants. Les industriels paieront donc une taxe en fonction des sucres ajoutés que leurs boissons contiennent.
Illustration bannière : Sucrer une boisson avec des édulcorants – © Monika Wisniewska
A lire absolument