Depuis les années 1990, les populations d’oiseaux vivant en milieu agricole ne cessent de diminuer. Deux études françaises mettent en évidence leur disparition massive, accélérée par l’utilisation de produits phytosanitaires.
Le déclin des oiseaux des campagnes s’est intensifié en 2016-2017
« Le déclin des oiseaux en milieu agricole s’accélère et atteint un niveau proche de la catastrophe écologique » : telle est la conclusion que tirent des chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle, qui suivent depuis les années 1990 les populations de différentes espèces d’oiseaux typiques des campagnes françaises, dans le cadre du programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs).
Les espèces spécialistes de ces milieux, comme l’alouette des champs, la fauvette grisette ou le bruant ortolan, ont perdu en moyenne un individu sur trois en quinze ans. Et les chiffres montrent que ce déclin s’est encore intensifié en 2016 et 2017.
Selon les chercheurs, cette disparition massive est la conséquence de la fin des jachères imposées par la politique agricole commune, de la flambée des cours du blé, de la reprise du sur-amendement au nitrate (qui permet d’obtenir du blé sur-protéiné) et de la généralisation des néonicotinoïdes (des insecticides neurotoxiques très persistants).
1 alouette sur 3 et 8 perdrix sur 10 ont disparu depuis 1995
Une autre étude, menée par le CNRS dans les Deux-Sèvres, confirme d’ailleurs ces résultats. Depuis 1995, des chercheurs suivent chaque année 160 zones de 10 hectares d’une plaine céréalière typique des territoires agricoles français.
Verdict : en 23 ans, toutes les espèces d’oiseaux de plaine ont vu leurs populations fondre : l’alouette perd plus d’un individu sur trois (-35 %), les perdrix ont perdu huit individus sur dix. Ce déclin frappe toutes les espèces d’oiseaux en milieu agricole, aussi bien les espèces dites « spécialistes » (fréquentant prioritairement ce milieu) que celles dites « généralistes » (retrouvées dans tous les types d’habitats, agricoles ou non).
Le constat est d’ailleurs le même outre-Manche : en 2014, une étude britannique estimait à 421 millions le nombre d’oiseaux disparus en Europe depuis 1980. À en croire ses auteurs, le moineau domestique, l’étourneau sansonnet, la perdrix grise et l’alouette seraient particulièrement touchés.
Illustration bannière : Alouette, gentille alouette ! Pourquoi tu disparais ? – © taviphoto
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Et que fait notre gouvt pour remédier à ce problème ???? on me dira qu’il doit chercher à remplir les caisses en cherchant chaque jour quelle taxe inventer et il n’as pas le temps de s’occuper de ces peccadilles……..