Malgré les progrès accomplis ces dernières années dans la lutte pour l’égalité des sexes, les femmes continuent aujourd’hui de subir discrimination, marginalisation et exclusion…
Lutte pour l’égalité des sexes : où en sommes-nous aujourd’hui ?
En matière d’égalité des sexes, des progrès ont été accomplis dans le monde entier, notamment dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)(1) puis dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030(2), adopté par les dirigeants du monde en septembre 2015 lors d’un sommet historique des Nations-Unies.
Des progrès indéniables
Ces progrès concernent notamment l’égalité d’accès à l’enseignement primaire pour les filles et les garçons. En effet, aujourd’hui, environ les deux tiers des pays des régions en développement ont atteint l’égalité des sexes dans l’enseignement primaire, ce qui représente une avancée considérable.
Depuis 2014, la parité au niveau mondial est atteinte, dans l’enseignement primaire et les deux cycles de l’enseignement secondaire. Mais les moyennes mondiales masquent des disparités persistantes dans de nombreux pays et régions, notamment en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest. Ainsi, partout dans le monde, les femmes et les filles continuent de subir des discriminations mais aussi des violences.
Des inégalités qui persistent
Les inégalités auxquelles sont confrontées les filles peuvent survenir dès leur naissance et les suivre tout au long de leur vie : dans certains pays, elles n’ont ni accès à des soins de santé, ni à une bonne alimentation, ce qui entraîne un taux de mortalité plus élevé.
Selon les chiffres donnés par L’ONU, près de 15 millions de filles de moins de 18 ans sont mariées chaque année, partout dans le monde, soit 37.000 chaque jour. Leur éducation se voit donc lourdement entravée : d’après le rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’Unesco(3), dans les pays en développement, une fille sur cinq ne termine pas son éducation primaire. Et environ deux tiers des 776 millions d’adultes (soit 16 % de la population adulte mondiale) qu’on estime ne pas être alphabétisés sont des femmes.
La liste des inégalités que subissent les femmes est encore longue. Parmi elles, des violences encore bien trop nombreuses et intolérables. Selon un rapport des Nations-Unies, en moyenne au moins 6 femmes sur 10 sont battues, contraintes à avoir des relations sexuelles ou bien abusées par un partenaire intime au cours de leur existence.
On estime ainsi que dans le monde, une femme sur cinq sera victime d’un viol ou d’une tentative de viol durant sa vie.
Selon les estimations de l’ONU Femmes, « 133 millions de filles et de femmes ont subi une forme du mutilation ou d’ablation génitale féminine dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient où cette pratique néfaste est la plus courante, avec un risque élevé de saignement prolongé, d’infection (y compris VIH), de complications lors de l’accouchement, de stérilité et de mort ».
Dans les pays de l’Union Européenne, le harcèlement au travail est également encore très fréquent : entre 40 et 50 % des femmes de l’UE ont signalé une forme ou une autre de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. Quant au marché du travail, il reste toujours inégalitaire : dans le monde, les femmes gagnent aujourd’hui 24 % de moins que les hommes.
Des actions pour faire bouger les choses
Qu’est-il mis en place pour mobiliser les consciences et pour que les droits et les libertés fondamentales des femmes soient respectés ?
Les « Women’s Empowerment Principles » (principes d’autonomisation des femmes)
Lancés en mars 2010 sur une initiative de partenariat d’ONU Femmes et du Pacte Mondial des Nations-Unies (UNGC), les Principes d’autonomisation des femmes(4) regroupent différentes réflexions destinées au secteur privé, dont l’objectif est de promouvoir l’égalité des sexes sur le lieu de travail, le marché et au sein de la communauté. Mis en place sur la base des pratiques réelles des entreprises, les Principes aident ces dernières à adapter leurs politiques et programmes existants, ou à en établir des nouveaux selon les besoins, en vue d’autonomiser les femmes. Avec plus de 8.000 entreprises participantes et autres partenaires impliqués dans plus de 135 pays, il s’agit de l’initiative citoyenne la plus importante au monde au niveau des entreprises.
L’actualité au parlement européen, c’est aussi ça :
Concrètement, ces principes visent à les inciter à respecter l’égalité des sexes au sein de leur entreprise : rémunération et avantages égaux, politique de tolérance zéro par rapport à toute forme de violence au travail, développement des relations commerciales avec des entreprises appartenant à des femmes, promotion et reconnaissance du leadership et des contributions des femmes au sein de leurs communautés… Le deuxième volet des Principes donnent des exemples concrets d’entreprises du monde entier qui font progresser la cause de la promotion des femmes afin que chacun puisse s’en inspirer.
Le programme de développement durable à l’horizon 2030
Le 1er janvier 2016, les 17 objectifs de développement durable du Programme de développement durable à l’horizon 2030 sont entrés en vigueur. Le cinquième objectif vise à parvenir à l’égalité des sexes et à autonomiser toutes les femmes et les filles(5) au cours des 15 prochaines années. Il est donc attendu des gouvernements des pays qu’ils prennent toutes les mesures nécessaires à la réalisation de cet objectif afin de mettre un terme aux inégalités que subissent les femmes.
« Roadmap for Substantive Equality 2030 » : une initiative lancée par l’ONU Femmes visant à réformer les lois discriminatoires à l’égard des femmes
L’ONU Femmes, l’Union Interparlementaire (UIP) et Equality Now ont dévoilé le 14 février dernier, un nouveau partenariat visant la réforme des lois discriminatoires fondées sur le sexe. On estime en effet aujourd’hui que 90 % des pays du monde ont encore au moins une loi discriminatoire dans leur cadre juridique. Cette initiative, « Roadmap for substantive equality 2030 » permettra ainsi d’abroger ces lois discriminatoires à l’égard des femmes mais aussi de veiller à ce que leurs droits soient pleinement respectés car dans de nombreux pays, certaines lois ne sont pas respectées.
Les lois interdisant le mariage des fillettes ou les mutilations génitales féminines, ainsi que celles relatives au harcèlement sexuel sont régulièrement bafouées. D’autres lois ne sont quant à elles pas assez efficaces pour protéger les femmes, notamment face aux violences qu’elles peuvent subir au cours de leur vie.
Ces lois, fondées sur le genre, sont enracinées dans les sociétés et restent difficiles à faire évoluer. Cependant, il devient urgent d’agir car comme le souligne Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice générale de l’ONU Femmes, « Des lois discriminatoires à l’égard des femmes et des filles renforcent et perpétuent l’inégalité entre les sexes. Nous devons créer un changement durable qui brise le cycle de la discrimination, afin que les progrès que nous avons réalisés l’emportent dans les générations futures ». Cette initiative permettra ainsi de mobiliser les parlements pour adapter la législation et combler les lacunes existantes.
« Ring the bell on gender equality » : journée internationale de la femme 2017
Aujourd’hui, mercredi 8 mars 2017, à l’occasion de la Journée de la Femme, une grande conférence aura lieu à Paris(6) afin de sensibiliser les entreprises au rôle essentiel qu’elles doivent jouer pour favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes. L’objectif de cette manifestation sera également de faire connaître l’objectif 5 du Programme de Développement Durable mais aussi de promouvoir les Principes d’autonomisation des femmes.
Photo de bannière © Pressmaster – Shutterstock
- http://www.un.org/fr/millenniumgoals/
- http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/
- http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002462/246224f.pdf
- http://www.globalcompact-france.org/images/bibliotheque_documentaire/Principes_dautonomisation_des_femmes.pdf
- http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/gender-equality/
- http://www.globalcompact-france.org/evenements/ring-the-bell-for-gender-equality-international-women-s-day-2017-62
« Les femmes dans un monde du travail en evolution: une planete 50-50 d’ici a 2030 » : c’est le theme choisi cette annee par les Nations Unies pour la Journee internationale des femmes. Nous vivons en effet aujourd’hui dans un monde en mutation rapide, ou la revolution technologique et numerique, si elle est une source d’opportunites formidables, est aussi une menace qui risque de laisser sur le bord du chemin ceux qui n’auront pas eu la chance d’y acceder. En ce 8 mars, le mot d’ordre est d’etre « audacieux pour le changement »: un appel a l’action qui s’adresse a chacun d’entre nous pour contribuer, ensemble, a faire evoluer la culture du monde du travail et batir un monde plus inclusif et garant de l’egalite des sexes. Le Groupe de la Banque mondiale est pret a relever ce defi. Nous avons intensifie nos efforts dans les pays en developpement pour les recentrer sur plusieurs priorites : reduire les inegalites entre les sexes en matiere de sante, d’education et de protection sociale, eliminer les barrieres qui privent les femmes de l’acces a des emplois plus nonmbreux et de meilleure qualite, lever les obstacles qui les empechent de posseder des terres, des biens immobiliers et d’autres actifs economiques, et leur donner les moyens de prendre leur destin en main et de decider pour elles-memes. La Banque est egalement devenue la premiere institution financiere internationale a atteindre le premier niveau de certification EDGE (pour Economic Dividends for Gender Equality), standard mondial de reference pour l’egalite hommes-femmes dans le monde du travail.