De par le monde, les clôtures et lignes électriques sont un véritable danger pour la biodiversité, notamment quand ces infrastructures ne sont pas pensées pour limiter leur impact sur la faune sauvage.
Électrocution de la faune : les dangers des clôtures électriques
Le principal problème de l’électrification est celui des clôtures pour sécuriser le bétail autant contre les intrusions humaines que contre les prédateurs éventuels. Ne faisant aucune distinction, ces fils électriques limitent effectivement les dégâts sur cultures (par les potamochères en Afrique par exemple) ou sur troupeaux (dus aux hyènes par exemple), mais coûtent très cher à la faune sauvage(1).
Les principales victimes sont avant tout les petits oiseaux qui, se posant sur les fils, se font électrocuter et périssent sur le coup. Mais ce ne sont de loin pas les seules victimes. Les tortues qui, touchant une clôture électrique, se recroquevillent dans leur carapace, finissent par mourir d’arrêt cardiaque. Le pangolin, qui a aussi un système statique de défense, se roule en boule pour se protéger mais le fait souvent en entourant la ligne électrique ce qui le conduit lui aussi à une mort certaine.
Enfin, et on n’y penserait pas de prime abord, les reptiles payent également un lourd tribut aux clôtures électriques, ne faisant pas du tout le poids face à l’intensité des courants qui y circulent. Pour seul exemple en Afrique du Sud on estime à 21.000 reptiles qui meurent électrocutés chaque année.
Animaux électrocutés : les dangers des lignes haute tension
Les lignes électriques tirées sans prise en compte de l’avifaune font elles aussi des dégâts considérables sur la biodiversité. C’est là la faune sauvage de plus grande taille qui est impactée par ces infrastructures.
En Asie par exemple, ce ne sont pas moins de 4.000 faucons sacrés (Falco cherrug) qui périssent chaque année électrocutés. Et au niveau mondial, c’est un nombre incalculable de rapaces qui font les frais d’installation qui ne sont pas adaptées pour les protéger.
Les « gros » animaux ne sont pas épargnés non plus : en Inde et dans le seul État d’Odisha se sont plus d’une centaine d’éléphants qui sont morts électrocutés au cours des douze dernières années. Les éléphants africains sont eux aussi concernés, sans compter des cas rapportés de girafes, de buffles, de rhinocéros ou encore de léopards.
Enfin, les primates qu’ils soient d’Afrique, d’Asie centrale ou encore d’Amérique latine, sont particulièrement impactés par ces lignes électriques, notamment du fait de leur mode de déplacement.
L’électrocution est la principale menace pesant sur une trentaine d’espèces, avant même le braconnage.
Un coût non négligeable
Les lignes électriques endommagées par les animaux représentent un coût de plus en plus important pouvant se chiffrer à plusieurs milliards selon les pays, notamment africains. Peut-être est-ce là la porte d’entrée à plus de collaboration entre industrie de l’électricité et acteurs de la protection de la faune sauvage !
Les électrocutions accidentelles d’animaux sauvages chez nous
Dans les pays occidentaux la problématique est connue et prise en compte depuis plusieurs décennies. S’il reste encore des améliorations à faire, notamment en sécurisant les vieilles lignes électriques sur les passages d’oiseaux migrateurs, des efforts sont consentis.
Mais parfois cela ne suffit pas, l’exemple de la Cigogne blanche est en cela emblématique. En effet l’espèce a failli disparaître justement à cause des problématiques de lignes électriques qu’elle croisait tout au long de son parcours migratoire.
L’espèce est désormais bien hors de danger, mais ceci est en grande partie du au fait que, dans le cadre d’élevages, leur instinct migratoire a été inhibé. Ne partant plus en migration, le taux de mortalité a radicalement chuté et l’espèce a été sauvée.
A quoi bon protéger les oiseaux des lignes électriques si c’est pour qu’ils finissent hacher par les éoliennes… avec la bénédiction de la LPO qui fait curieusement passer les indemnités grassement accordées par l’éolien industriel bien avant l’intérêt de la biodiversité aviaire sans oublier l’impact désastreux sur les chauves souris et les insectes. Et si les cigognes blanches ne migrent plus ou beaucoup moins, c’est simplement qu’elles se sont adaptées à l’activité humaine, se nourrissant l’hiver sur les décharges. A titre d’exemple, plus d’une centaine d’oiseaux se nourrissent tous les jours sur la décharge de Billy (Calvados)