Élevage intensif : L214 cible Le Gaulois avec opération de stickage

L214 s’est mise à apposer des autocollants sur les barquettes de poulet en supermarché, visant à informer les consommateurs sur les conditions d’élevage des volailles.

Une campagne choc pour dénoncer les méfaits de la sélection génomique

Le samedi 17 février 2024, dans différentes villes de France, des militants de l’association L214 ont entrepris d’apposer des stickers sur des barquettes de poulet de la marque Le Gaulois. Sur ces stickers, on peut lire : « Poulet manipulé génétiquement », « croissance anormalement rapide » et « 44 jours de souffrances ». Les vigiles des supermarchés n’étaient visiblement pas au courant que ces agissements se préparaient, et la presse ne fait état d’aucune interpellation.

« Manipulation génétique » n’est d’ailleurs pas un terme scientifique. Le bon terme est « sélection génomique ». Cette vieille technique est utilisée depuis longtemps en agronomie : elle consiste à identifier les « marqueurs » des différentes caractéristiques des plantes, puis faire multiplier uniquement les spécimens qui possèdent ces caractéristiques, afin que l’ensemble de la descendance les possède. Cela, afin d’augmenter le rendement ou encore la résistance aux maladies. Depuis les années 2000, la sélection génomique est également pratiquée sur les animaux d’élevage, et donc sur les poulets. Mais pour L214 et le citoyen lambda qui a eu le temps d’oublier ses cours de SVT au collège, « manipulation génétique » sonne sans doute plus alléchant…

Aujourd’hui, des dizaines de milliers de produits #LeGaulois ont été réétiquetés. Il faut que la marque s’engage contre les pires pratiques d’élevage des poulets !@L214 @LeGauloisTDF pic.twitter.com/FB23vWaRmS

— Pauline 🌍🐱🐷🐵 (@PaulineLaporte3) February 17, 2024

Envie d’agir ? Encouragez Le Gaulois à tourner le dos aux souches de poulet à croissance ultrarapide en cliquant ici

Sélection génomique : les caractéristiques retenues sont source de souffrance chez les poulets

Si on peut critiquer le choix des mots pour cette campagne, il n’en reste pas moins que la réalité que dénonce L214 va véritablement à la rencontre du bien-être animal. Il est vrai que la sélection génomique fait grandir les poulets quatre fois plus vite qu’en 1950. Elle engendre par ailleurs de façon quasi-systématique, soit une fragilité cardiaque et respiratoire, soit un développement musculaire disproportionné, soit des malformations.

Si les méfaits que peut engendrer la sélection génomique ne sont pas encadrés par la législation à ce jour, L214 dénonce le manque d’espace alloué aux poules dans les élevages de LDC, l’entreprise derrière la marque Le Gaulois. L’association rappelle que l’ensemble des enseignes de supermarchés françaises ont adhéré à l’initiative « European Chicken Commitment », qui leur interdit de s’approvisionner en poulets élevés dans des élevages très denses (plus de 30 kg/m2). LDC, lui, est bien au-dessus de ce seuil.