Derrière leur apparente composition naturelle, ces emballages révèlent des lacunes réglementaires, une recyclabilité limitée et une compostabilité souvent trompeuse. Une alternative vertueuse à l’usage unique semble encore à définir.
Une alternative écologique… pas si sûre
Les emballages en fibres végétales, comme le papier kraft ou la bagasse, sont perçus comme des solutions durables face aux emballages plastiques. Cependant, les tests effectués par la CLCV montrent une présence inquiétante de substances toxiques. Par exemple, une barquette en bagasse a révélé une teneur en fluor organique totale de 1570 mg/kg, signe d’un usage intentionnel de PFAS, des « polluants éternels ». Ces composés, utilisés pour leurs propriétés imperméabilisantes, s’accumulent dans l’environnement et sont liés à des problèmes de santé majeurs, tels que le cancer et des perturbations hormonales.
En outre, du bisphénol A (BPA), interdit en France dans les emballages alimentaires, a été détecté dans une boîte à pizza. Bien que sa concentration soit faible, sa simple présence illustre les lacunes des contrôles et les risques associés au recyclage des matériaux contaminés.
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Recyclage et compostage : des promesses contestées
La recyclabilité des emballages en fibres végétales est souvent surévaluée, fait également remarquer CLCV. Les revêtements plastiques nécessaires pour assurer leur étanchéité compliquent leur traitement. Comme l’indique le Comité d’Évaluation de la Recyclabilité des Emballages Papier-Carton, des matériaux tels que la bagasse posent des défis techniques en raison de l’emploi de liants hydrophobes.
Retrouvez en images l’interview @FranceTV sur notre enquête relative aux emballages en fibres végétales ⤵️ pic.twitter.com/s8rhlr4Nmq
— CLCV (@clcvorg) January 7, 2025
Quant à la compostabilité, elle est fréquemment mise en avant sans base réglementaire solide. La norme EN 13432, souvent mentionnée, s’applique uniquement au compostage industriel, une filière quasi-inexistante en France. Pire encore, les substances toxiques présentes dans ces emballages peuvent contaminer le compost, rendant leur retour à la terre indésirable.
Vers des solutions durables ?
La CLCV préconise un retour au réutilisable et une meilleure transparence de la part des fabricants. L’éco-conception et des normes harmonisées sont indispensables pour garantir des emballages réellement durables. En attendant, privilégier des alternatives comme le verre ou l’inox semble être le choix le plus responsable pour protéger à la fois la santé et l’environnement.
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