Ces dernières sont critiquées pour leur utilisation d’emballages excessifs, souvent remplis à moitié, considérés comme une tromperie pour les consommateurs et une aberration écologique.
En l’absence de modification des emballages sous 30 jours, Foodwatch saisira un tribunal
Les ONG FoodWatch et Zero Waste France ne lâchent pas leur combat contre l’usage par certaines marques alimentaires d’emballages surdimensionnés. Dans le collimateur des deux ONG, les marques Daco Bello, Rana, Côte d’Or, Herta et Carambar & Co. Les paquets de noisettes décortiqués de Daco Bello, par exemple, contiennent 68 % de vide, tandis que ceux des raviolis de Rana et les carrés de chocolat noir de Côte d’Or sont à 60 % vides. Les ONG estiment que ces pratiques sont trompeuses pour les consommateurs et constituent une aberration écologique.
Les ONG ont donc décidé de passer à l’action en menaçant de saisir la justice si les entreprises ne modifient pas leurs emballages dans un délai de trente jours. Audrey Morice, chargée de campagnes chez FoodWatch, et Alice Elfassi, juriste de Zero Waste France, ont fait savoir : « Nous avons déjà dénoncé cette situation à maintes reprises : face à l’inaction des marques, c’est sur la voie de la justice que nous nous orientons désormais ». À ce jour, aucune jurisprudence n’existe sur ce sujet en France.
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Les emballages en plastique, une catastrophe environnementale
La production de ces emballages surdimensionnés induit une consommation excessive de matières premières, d’énergie et d’eau, avec pour corollaire l’émission de gaz à effet de serre. Les deux ONG rappellent que 99 % du plastique est fabriqué à partir de ressources fossiles, comme le pétrole. Sans parler des gaz à effet de serre : si le plastique était un pays, en prenant en compte tous les impacts de son cycle de vie, il serait le 5ème plus gros émetteur mondial. Pire, seuls 21 % des emballages plastiques sont effectivement recyclés : les 79 % restants sont enfouis (en décharge) ou brûlés (en incinérateur), polluant les eaux, les sols et l’air au passage. « Le recyclage n’est pas une solution miracle : pour préserver la planète, mieux vaut éviter les emballages superflus », font-elles valoir.
Suremballage, #PleinDeVide : ça suffit !@foodwatchfr et @ZeroWasteFR, nous mettons aujourd’hui 5 entreprises de l’agro-alimentaire en demeure de cesser ces pratiques aberrantes pour la planète & les consos⚖️
👇Soutenez notre action, interpellez-leshttps://t.co/Kgafu1CSit
— foodwatch France (@foodwatchfr) June 27, 2023
Si l’action des ONG aboutissait à un procès, cela pourrait établir un précédent en France en matière de responsabilité environnementale des entreprises vis-à-vis de leurs emballages. Cela souligne également l’importance d’une démarche proactive des entreprises en matière d’éco-conception et de réduction des déchets. La transition vers des modèles plus durables est non seulement nécessaire pour respecter les lois environnementales, mais également pour répondre aux attentes croissantes des consommateurs en matière de durabilité.
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Et si nous, les clients, nous n’achetions plus de plastique, ou de marchandises emballées dans du plastique ? Cela ferait avancer les choses non ?