Une étude vient de montrer que le CO2 rejeté dans l’atmosphère serait à l’origine de la baisse de la qualité nutritionnelle de certaines plantes. Des carences importantes sont à craindre.
Des carences alimentaires causées par le C02
Une étude menée par des scientifiques américains de l’université de Harvard et publiée dans la revue Nature Climate Change dresse un état des lieux peu réjouissant des effets du CO2 sur la sécurité alimentaire des hommes dans les décennies à venir(1). On savait déjà que ce gaz à effet de serre était dangereux pour la santé des êtres humains et qu’il causait d’importants effets négatifs pour l’environnement.
Dérèglement climatique, montée du niveau des eaux salines dans certaines régions, sécheresses de plus en plus fréquentes pour de nombreux pays… On sait désormais que le CO2 entraîne aussi une baisse de la qualité nutritionnelle des végétaux, alors que ces derniers constituent souvent l’alimentation de base de nombreux êtres humains. En baissant dans les plantes, les taux de protéines, de vitamines, de fer, de calcium et de zinc peuvent entraîner des carences graves.
De plus en plus de personnes touchées par ces carences
« Il existe aujourd’hui un très large consensus scientifique, étayé par des dizaines de publications et des milliers de données, sur le fait que cet impact est massif et global : il touche la majorité des espèces végétales, partout dans le monde », explique dans les colonnes du Monde Alain Gojon, directeur du laboratoire de biochimie et physiologie moléculaire des plantes.
Et puisque ce problème est global, il touche de plus en plus de personnes, notamment dans des zones déjà défavorisées d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie du Sud-Est. Selon les scientifiques, en 2050, 151 pays et 225 espèces végétales seront concernés par ces carences.
À savoir : 63 % des protéines consommées sur la planète, 81 % des rations de fer ainsi que 68 % de celles de zinc proviennent des végétaux…
Environ 660 millions de personnes souffrent déjà d’insuffisances en protéines, 122 millions s’ajouteraient à cette liste en 2050. Les chiffres concernant le zinc ne sont guère plus réjouissants : 175 millions de personnes carencées s’ajouteront au 1,5 milliard déjà comptabilisé aujourd’hui. En plus de ces 2 milliards de femmes, d’hommes et d’enfants déjà touchés, on peut s’attendre à une augmentation de la malnutrition, avec tous les troubles de la croissance, du métabolisme, du système immunitaire ou du développement cognitif, qu’elle implique !
Illustration bannière : Un très grand nombre d’aliments dont les céréales, auront une moindre valeur nutritive – © pippeeContributor
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