Si ce triste trio est resté le même depuis 1850 et que les États-Unis ont toujours été le premier pays émetteur, au 19ème siècle, la deuxième place revenait à la Russie, tandis que la Chine se classait troisième.
La déforestation et l’extraction de charbon, deux principaux responsables des émissions de CO2 au fil de l’histoire
Quels pays ont émis le plus de CO2 dans l’atmosphère au fil de l’histoire ? Pour répondre à cette question, le média Carbon Brief a compilé les données historiques sur l’extraction d’énergies fossiles, sur les sites industriels existant ainsi que les données disponibles sur les émissions de CO2 à différentes époques (les premières estimations en la matière datent de 1894). Il se trouve que le Top 3 des pays les plus émetteurs n’a pas changé. Et pour cause : il s’agit des trois pays au territoire le plus étendu (excepté le Canada, ce qui se comprend car le Canada est longtemps resté peu peuplé) : ce sont les États-Unis, la Chine et la Russie.
Les sources de ces émissions, en revanche, ont évolué considérablement au fil du temps. Dans la seconde moitié du 19e siècle et au début du 20e siècle, la principale responsable de ces émissions de CO2 dans ces trois pays au territoire étendu était la déforestation, pratiquée aux quatre coins du monde pour obtenir des terres agricoles d’une part et du bois à brûler (comme source d’énergie) d’autre part. Pendant ce temps, les pays européens (le Royaume-Uni principalement, mais aussi l’Allemagne et la France), qui avaient déjà coupé pas mal de leurs forêts avant 1850, procédaient à l’extraction de charbon pour faire marcher leurs usines, qui essaimaient comme des champignons. Même si ces pays ont depuis dit adieu au charbon et ont considérablement réduit leurs émissions de CO2, ils restent néanmoins au sein du Top 10 des émetteurs historiques (l’Allemagne 6ème et le Royaume-Uni 8ème).
Au fil de l’histoire, les États-Unis ont été responsables de l’émission de 1/5 de l’ensemble du CO2
À la fin du 19e siècle et au début du 20e, ce sont le Brésil et l’Indonésie qui ont commencé à faire leur essor comme des pays fortement émetteurs de CO2, à mesure que les colonisateurs faisaient abattre les forêts pour la culture de caoutchouc et de tabac notamment. Mais c’est surtout depuis 1950 que la déforestation s’est intensifiée dans ces pays, avec le développement de l’élevage et des plantations de palmiers pour satisfaire la demande en huile de palme. En Chine, les émissions de CO2 ont longtemps été peu importantes, jusqu’au début des années 2000, époque où le recours au charbon en tant que source d’énergie s’est intensifié.
Au fil de l’histoire, les États-Unis ont donc été responsables de 20,3 % de l’ensemble des émissions de CO2, la Chine de 11,4 %, la Russie de 6,9 %, le Brésil de 4,5 %, l’Indonésie de 4,1 %, l’Inde de 3,4 % et le Royaume-Uni de 3 %.
Illustration bannière : Réchauffement climatique par pays – © Witsawat.S
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Il est intéressant de voir aussi les émissions totales de gaz à effet de serre mais par habitant: https://en.wikipedia.org/wiki/File:20210626_Variwide_chart_of_greenhouse_gas_emissions_per_capita_by_country.svg (sur cette image on ne voit que les pays qui émettent le plus globalement comme dans l’article ci-dessus mais ici classés par habitant, pour la liste complète voir https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_greenhouse_gas_emissions_per_person) et ça change un peu la donne ce à quoi il faudrait aussi prendre en compte la pollution « décalée »: les émissions de gaz à effet de serre, et la pollution, dues aux activités industrielles diverses dans certains pays, pauvres notamment, dont une très grande part des produits sont consommés ensuite dans les pays riches. Car c’est le mode de vie des plus riches, de ceux qui ont un fort pouvoir d’achat qui est en général le plus nuisible pour le climat et l’environnement vu les ressources naturelles et l’énergie gigantesques que ce mode de vie nécessite et si on veut simplifier il « suffit » d’être pauvre pour être « écolo » mais ceux-ci aspirent à avoir le mode de vie des pays riches évidemment, se tuant au travail et détruisant parfois leurs ressources naturelles pour que ce soit le cas pour leurs enfants.