Ces émissions de méthane résultant de l’extraction de pétrole, de gaz et de charbon sont largement évitables. Les industries extractives peuvent et doivent faire plus pour limiter ces émissions, pointe l’Agence internationale de l’énergie.
L’extraction et le transport des énergies fossiles, la principale source de fuites de méthane dans l’atmosphère
Quand on pense aux émissions de méthane, on pense en premier lieu à l’agriculture. Bien que l’élevage soit l’émetteur le plus important, les émissions attribuables aux industries extractives sont très importantes aussi. Selon une nouvelle estimation de l’Agence internationale de l’énergie, l’extraction de pétrole, gaz et charbon, ainsi que la fabrication de biomasse, sont responsables de 40 % de l’ensemble des émissions de méthane, ce gaz à effet de serre, dues à l’activité humaine.
Au total, 135 millions de tonnes de méthane s’échapperaient dans l’atmosphère tous les ans. Au sein de ce volume, 42 millions de tonnes sont attribuables à l’extraction de charbon, 39 millions de tonnes à l’extraction, la transformation et le transport de gaz naturel, 9 millions de tonnes à une combustion incomplète de bioénergie (lorsque le bois ou une autre biomasse est brûlée à des fins de cuisson), et enfin 4 millions de tonnes fuitent des équipements chez les utilisateurs finaux (cuisinières à gaz, bonbonnes de gaz…).
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Les technologies d’extraction de pétrole et de gaz devraient être considérablement améliorées
Les fuites de méthane sont largement évitables. Des pays comme la Norvège et les Pays-Bas, ainsi que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, présentent un taux de fuites très faible. À l’autre bout du spectre il y a le Turkménistan et le Venezuela, où les fuites sont massives.
D’après les calculs de l’Agence internationale de l’énergie, si tous les pays s’alignaient sur la Norvège en termes de taux de fuites, la moyenne mondiale des émissions de méthane attribuables à l’extraction de pétrole et de gaz tomberait à 90 %.
Si le sujet inquiète autant l’Agence internationale de l’énergie, c’est parce que 30 % de la hausse des températures sur notre planète sont attribuables à l’émission dans l’atmosphère de méthane, estime le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les concentrations de méthane actuelles sont les plus élevées depuis au moins 800.000 ans, alertaient récemment ses membres. Des réductions rapides et ininterrompues des émissions de méthane sont à la fois nécessaires et possibles, fait valoir l’Agence internationale de l’énergie.
Illustration bannière : Le méthane est un gaz incolore, d’odeur légèrement alliacée, mais aussi à effet de serre donc qui contribue au réchauffement climatique – © michaelroushphotography
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