Le Commissariat général au développement durable (CGDD) a souhaité faire un point sur les préoccupations environnementales et l’empreinte carbone des Français. Pour ce faire, il a compilé des données sur leurs habitudes alimentaires, de mobilité, de gestion des produits en fin de vie ou encore sur leur habitat.
L’augmentation du nombre de ménages impacte directement l’empreinte carbone des Français
Aujourd’hui, le nombre de ménages augmente plus vite que la population. Plusieurs phénomènes l’expliquent : l’augmentation du nombre de familles monoparentales ou recomposées, la baisse du nombre d’unions et l’allongement de la durée de la vie. Ces éléments impactent naturellement l’offre de logements, le nombre de déplacements et les modes de consommation courante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, les logements de plus en plus grands et l’essor de l’habitat individuel ont fait progresser la surface occupée par l’habitat de 2,3 millions d’hectares en 2008 à 2,4 millions d’hectares en 2014.
Ce document révèle également que les émissions associées aux importations représentent la moitié de l’empreinte carbone des ménages. Ces dernières ont augmenté de 85 % entre 1995 et 2012. Les émissions associées à la production intérieure (transport, logement, alimentation, biens et services…), elles, ont diminué d’un quart sur cette même période et représentent 70 % de l’empreinte carbone des ménages (2012).
Transports, énergie, des efforts restent à fournir
Selon le baromètre de la CGDD, les voitures particulières (79,5 % du transport de personnes en 2015) seraient responsables de la moitié des émissions de CO2 de tous les moyens de transport confondus. Les transports en commun en 2015 ont représenté moins de 20 % du transport intérieur de voyageurs, devant le ferroviaire (11 %) et l’aérien (2 %). La consommation d’énergie des logements est en hausse de 10 % depuis vingt ans, pour atteindre, en 2015, 472 térawatt-heure (TWh). Le premier poste de consommation d’énergie reste le chauffage (68 %), puis la demande en électricité (16 % en 2015).
Les émissions de dioxyde de carbone ont pour leur part diminué de 20 % entre 1990 et 2014. Différents facteurs expliquent cette tendance et selon le CGDD, le comportement des ménages, l’amélioration de l’isolation thermique des logements, le développement des énergies renouvelables, l’amélioration des appareils de chauffage sont autant d’explications à ce phénomène.
Les importations de nourriture représentent près de 50 % de l’empreinte carbone des Français
Selon le CGDD, l’alimentation représentait en 2012, 16 % de l’empreinte carbone des ménages. Et elle est essentiellement marquée par la production des denrées et plus de la moitié (52 %) proviendrait en effet d’émissions associées à la production intérieure de biens alimentaires (produits des branches agricultures et des industries agro-alimentaires) et 47 % de cette empreinte serait liée aux importations de biens alimentaires.
En 2015, la part de l’alimentaire dans l’empreinte carbone des Français atteignait 20 %. Les consommations journalières d’eau potable, elles, diminuent depuis 2004. Le CGDD détaille : « En 2013, un Français consomme en moyenne 143 litres d’eau par jour, contre 165 litres en 2004 et 151 litres en 2008« .
« En 2016, les ménages ont consacré 36,7 milliards d’euros de dépenses de consommation à la réparation et à l’entretien de leurs biens, soit 551 euros par habitant (-6 % par rapport à 1990), constate le CGDD. Après avoir augmenté dans les années 1990 (+5 % entre 1990 et 2000), ces dépenses par habitant diminuent depuis le début des années 2000 (-10 % entre 2000 et 2016)« . En tête, les voitures et le matériel audiovisuel. Enfin, la production de déchets aurait légèrement diminué entre 2009 et 2013 (-3 %). Les ordures ménagères résiduelles auraient ainsi diminué tandis que les déchets dangereux dont les déchets d’équipements électriques et électroniques auraient augmenté.