La dette écologique des terriens s’allonge encore cette année. L’ONG Global Footprint Network a annoncé qu’à la date d’aujourd’hui, 20 août 2013, les terriens auront déjà épuisé l’équivalent des ressources naturelles produite par la Terre en un an sans perturber le renouvellement naturel.
Le Jour de Dépassement de nos ressources de l’année
A partir de cette date limite du 20 août 2013, « jour de dépassement » ou « Overshoot Day », l’humanité va commencer à exploiter les réserves du capital planétaire. Concrètement les ressources naturelles vont continuer d’être exploitées.
8 mois au lieu de 12, la surconsommation de l’humanité laisse 232 jours de répits à la Terre
En 8 mois de temps, la population mondiale se voit contrainte de « piquer » dans les réserves et faire crédit.
La Global Footprint Network (GFN) calcule, chaque année, la date butoir où l’humanité aura consommé toutes les réserves naturelles d’un an (sans perte de capacité).
Tout est pris en compte l’alimentation, les matières premières jusqu’à l’absorption des déchets et du CO2.
A partir de maintenant, l’humanité va devoir se serrer la ceinture jusqu’au 31 décembre 2013 si elle ne veut pas épuiser toutes les ressources de la planète. Les humains vont donc, malheureusement, puiser dans les stocks naturels.
L’accumulation de CO2 dans l’atmosphère va également augmenter car la capacité d’absorption de CO2 a déjà été atteinte.
Les Overshoot Days au fil du temps
Plus le temps passe et plus cette date limite tombe de plus en plus tôt dans l’année.
Dans les années 80, L’Overshoot day était à la mi-novembre, en octobre pendant les 90 et septembre pendant les débuts 2000.
En 2010, samedi 21 août était annoncée.
En 2012 c’est tombé le 22 août et cette année le 20 août.
D’après Global Footprint Network, ce raccourcissement est le signe manifeste du niveau de vie de moins en moins soutenable d’une humanité de plus en plus grande.
Les suppléments de ressources dont l’humanité a besoin
La population mondiale aurait besoin d’une planète et demie en plus pour ne pas puiser dans le capital ressources.
Juste avant les années 70, la Terre suffisait à l’humanité. Depuis les années 70, avec l’augmentation de la démographie mondiale et de sa consommation, la « dette écologique » n’a fait que grandir.
Selon WWF (en association avec GFN) les besoins humains nécessiteraient une demie planète en plus afin d’être comblés sans épuiser les ressources naturelles.
Selon ces associations, la grande majorité de la population mondiale (80 %) vit en utilisant bien plus que l‘écosystème de leur pays ne le permet.
Si la consommation mondiale s’uniformisait aux standards américains, il nous faudrait 4 Terres pour vivre. De même pour le modèle chinois, les besoins seraient moindre certes mais il nous faudrait tout de même 1,2 planète.
La consommation durable par pays :
Si les pays étaient renfermés sur eux-mêmes et ne dépendaient que d’eux :
de combien leur superficie devrait-elle augmenter pour leur suffire ?
- Le Japon : il faudrait 7 Japons pour que les Japonais aient une « consommation durable ».
- La Suisse ou l’Italie devront multiplier leur superficie 4 fois pour se suffire.
- La France : il nous faudrait 1.6 Hexagone en plus pour notre consommation.
Les écologistes redoutent que nos besoins n’augmentent encore et que bientôt nous ayons besoin de l’équivalent de deux planètes pour nous sustenter et vivre.
Alessandro Galli, directeur régional de Global Footprint Network pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, fait un rapprochement entre la dette écologique grandissante et les déficits écologiques. Il explique que ces deux problématiques sont les deux faces d’une même pièce. Sur le long terme, ces dettes ne peuvent pas être tenables. Il faut travailler ensemble, s’intéresser aux uns et aux autres pour trouver des solutions et améliorer les situations.
Quoiqu’il en soit depuis aujourd’hui, nous sommes tous à crédit !
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Tout savoir sur la dette écologique :