Alexandre Bompard a radicalement changé d’avis sur la qualité de la viande brésilienne après que le gouverneur de l’État de Mato Grosso a appelé les consommateurs brésiliens à boycotter les magasins Carrefour.
Pour Alexandre Bompard, la viande brésilienne ne respecte les exigences et les normes européennes
En 24 heures, Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, a eu le temps de changer d’avis à 180˚ au sujet de la qualité de la viande brésilienne. Le scandale a commencé lorsqu’Alexandre Bompard a envoyé à la FNSEA une lettre assurant le principal syndicat agricole du pays que, « quels que soient les prix et les quantités de viande que le Mercosur sera conduit à nous proposer », Carrefour n’en commercialisera pas.
« Nous entendons le désarroi et la colère des agriculteurs face au projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur et au risque de débordement sur le marché français d’une production de viande ne respectant pas ses exigences et ses normes », a-t-il poursuivi. Il ajoutait même : « Nous espérons inspirer les autres acteurs de la filière agroalimentaire et donner une impulsion à un mouvement plus large de solidarité, au-delà même du seul secteur de la distribution ».
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24 heures plus tard, Alexandre Bompard vante la « haute qualité » de la viande brésilienne
Au Brésil, la réaction ne s’est pas fait attendre. « Si le Brésil n’est pas apte à leur vendre de la viande, alors ils ne sont pas aptes à vendre des produits français, et cette entreprise ne devrait pas être bien considérée ici dans notre pays », a aussitôt déclaré Mauro Mendes, le gouverneur de l’État brésilien de Mato Grosso, dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux.
Dans un entretien au média brésilien Métropoles quelques heures plus tard, le gouverneur a par ailleurs exigé des excuses : « Carrefour devait revenir en arrière et rétablir la vérité, en plus de reconnaître le respect de notre pays et de l’agriculture brésilienne ». « La France est un très petit acheteur du Brésil, et même de l’Union européenne elle-même. Mais, quelle que soit la taille de cet acheteur, nous ne pouvions pas accepter que quelqu’un traite le marché brésilien avec autant de dédain que lui. La population brésilienne, pour honorer notre pays, devrait penser à lui donner le même traitement qu’elle accorde à notre pays », a déclaré le gouverneur du Mato Grosso.
La réaction de Carrefour a suivi aussitôt : « Mieux que quiconque, nous comprenons les normes auxquelles obéit la viande brésilienne, sa haute qualité et sa saveur ». « Nous témoignons et apprécions chaque jour le professionnalisme et l’engagement envers la terre et le bétail [de l’agriculture brésilienne] ». Carrefour affirme même « être le premier partenaire et le promoteur historique de l’agriculture brésilienne ». Autant dire que chez Carrefour, on dit tout et son contraire, en fonction de la direction dans laquelle souffle le vent…
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