Au cours des quatre prochaines années, les chercheurs étudieront les témoignages tangibles (textes, dessins et tableaux) d’odeurs du passé et tenteront d’en recréer certains.
Des outils modernes pour analyser des tableaux et des textes littéraires
Notre mode de vie change sans cesse, et avec lui changent les odeurs : de nouvelles apparaissent, tandis que beaucoup d’autres ont disparu à jamais. Des chercheurs dans six pays européens (Allemagne, Italie, France, Pays-Bas, Royaume-Uni, Slovénie) ont donc eu l’idée de se servir de textes littéraires et d’oeuvres d’art afin d’essayer de comprendre ce que les rues, les marchés, les ateliers et les maisons sentaient à différentes périodes depuis le 17ème siècle allant des répulsifs contre la peste au tabac d’antan.
« Les odeurs façonnent notre expérience du monde. Et pourtant, nous avons très peu d’informations sur les odeurs du passé », explique Inger Leemans, de l’Académie néerlandaise des arts et des sciences, qui dirige ce projet de recherche. Pour mener à bien ce projet, les chercheurs feront appel à un outil moderne : l’intelligence artificielle. Ils « entraîneront » d’abord leurs outils : le machine learning pour la lecture de textes littéraires (en sept langues), la vision par ordinateur pour l’analyse d’oeuvres d’art. Puis ces deux outils partiront tous seuls chercher des références à des odeurs dans les oeuvres créées par nos ancêtres.
Bientôt une exposition itinérante sur les odeurs du passé
À l’issue du projet de recherche, deux « rendus » sont prévus. D’une part, une base de données en ligne, accessible à tout un chacun, référencera les différentes odeurs, avec leurs descriptions, et éclairera nos contemporains sur leur sens. D’autre part, certaines des odeurs identifiées seront recréées avec l’aide de spécialistes de la parfumerie et tourneront pendant trois ans à travers l’Europe dans une exposition itinérante.
Découvrir le projet Odeuropa – ici.
Ce projet de recherche bénéficie d’une subvention de 2,8 millions d’euros, octroyée par l’Union européenne dans le cadre de son programme Horizon 2020. Lancé en 2014, ce programme s’achèvera fin 2020 : les derniers fonds non distribués trouvent donc en ce moment les ultimes preneurs. Pour l’Union européenne, ce programme de subventionnement de la recherche est « un investissement dans notre avenir » et « un moyen de stimuler la croissance économique et créer des emplois ».
Illustration bannière : Senteurs d’histoire : une étude espère recréer les odeurs de la vieille Europe © DarkBird
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