S’il y a des maladies qui concernent un grand nombre de personnes et dont le diagnostic prend beaucoup de temps, c’est certainement le cas de l’endométriose. Dans un sondage récemment publié, l’association EndoFrance livre un tableau de cette maladie qui touche 1 femme sur 10 en âge de procréer.
Un diagnostic tardif et des traitements souvent sans efficacité
Règles douloureuses (et même très douloureuses), douleurs situées dans le petit bassin, du nombril au bas ventre, une fatigue chronique, des troubles digestifs, douleurs ressenties lors de rapports sexuels… tous ces symptômes sont propres à l’endométriose, une maladie très répandue mais qui n’est pas suffisamment étudiée et dont le diagnostic prend six années en moyenne. Selon un sondage réalisé par l’association EndoFrance, les trois quarts des femmes consultent un·e gynécologue en premier recours, et c’est lui/elle qui confirme le diagnostic dans 7 cas sur 10. Les femmes souffrant d’endométriose consultent en moyenne 3,5 professionnels de santé avant le diagnostic.
Elles se font le plus souvent prescrire des traitements antidouleur, anti-inflammatoires, une pilule oestro-progestative et un traitement antispasmodique. Néanmoins, le traitement choisi n’est pas toujours approprié. Une patiente change de traitement 3,8 fois en moyenne, principalement pour cause d’effets indésirables ressentis et de manque d’efficacité. Pour 62 % des patientes, les médecins ont recours à une opération, surtout chez les patientes atteintes d’endométriose profonde ou ayant été diagnostiquées il y a plus de dix ans.
Endométriose : seul un·e Français·e sur deux voit très bien de quoi il s’agit
La science avance plusieurs causes possibles de l’endométriose, néanmoins la théorie la plus probable est celle d’un défaut de désagrégation de l’endomètre. Pour rappel, l’endomètre est le tissu qui tapisse l’utérus. Chez une personne saine, au cours d’un cycle il s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse, et s’il n’y a pas fécondation, il se désagrège et saigne. Chez une personne atteinte d’endométriose, le saignement remontant par les trompes amène des fragments d’endomètre dans la cavité abdomino-pelvienne. Au lieu de se désagréger, ces fragments se fixent sur la surface du péritoine (membrane recouvrant les organes abdominaux) et les organes du pelvis.
Selon le sondage d’EndoFrance et Ipsos, 83 % des Français ont déjà entendu parler d’endométriose, mais seuls 50 % considèrent qu’ils voient très bien de quoi il s’agit. De manière prévisible, le pourcentage est notablement plus bas chez les hommes : 39 % en avaient entendu parler, et seuls 22 % voient très bien de quoi il s’agit. 1 Français sur 3 connaît une personne atteinte d’endométriose, une proportion qui grimpe à 50 % chez les moins de 35 ans.
Illustration bannière : Le diagnostic de l’endométriose peut être tardif – © Alona Siniehina
A lire absolument
l’endométriose est une maladie chronique et des mesures d’aménagement du poste de travail sur un plan ergonomique, ou de réorganisation (horaires, télétravail …) ou de reclassement, sont une nécessité à la fois sociale et économique pour accompagner les maladies chroniques au travail : officiel-prevention.com/dossier/sante-hygiene-medecine-du-travail-sst/service-de-sante-au-travail-reglementations/les-maladies-chroniques-au-travail
Bonjour,
Concernant l’endométriose, la théorie du reflux est très largement discutée maintenant. Les causes seraient multiples et celle-ci est de plus en plus remise en question. Les lésions d’endométriose, si elle ressemble à de l’endomètre n’en sont pas pour autant. Cette théorie du reflux participe à la stigmatisation de l’endo comme une « maladie des règles » alors que les règles douloureuses en sont un symptôme et non une cause.
Oula, pardon pour les fautes O_O