Renoncer aux énergies fossiles pour atteindre la neutralité carbone, les banques françaises sont-elles prêtes ?

L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) prône un changement radical des investissements dans l’énergie, seule solution pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone en 2050. Les grandes banques françaises vont-elles suivre cet appel ?

Rédigé par Paolo Garoscio, le 19 May 2021, à 11 h 25 min
Renoncer aux énergies fossiles pour atteindre la neutralité carbone, les banques françaises sont-elles prêtes ?
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Afin de faire face au réchauffement climatique qui menace la survie de l’être humain, les gouvernements du monde entier ont lancé des stratégies énergétiques visant à atteindre la neutralité carbone. Objectif : ne plus faire augmenter la quantité de gaz à effet de serre, et tout particulièrement de CO2, qui sont émis dans l’atmosphère et qui provoquent le réchauffement de la planète. Mais pour l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), ça ne se fera pas sans abandon des énergies fossiles.

Pour la fin de tout projet énergétique de type fossile

Dans un rapport publié le 18 mai 2021 qui risque de faire beaucoup de bruit, l’Agence Internationale de l’Énergie appelle à un changement de stratégie énergétique plus que radical : la fin pure et simple de tout projet énergétique de type fossile… dès maintenant(1).
Selon elle, « le chemin pour le critique et formidable but de zéro émission en 2050 est étroit » ; le monde n’a que très peu de marge de manoeuvre et doit donc agir dès maintenant.

Le document détaille 400 recommandations, dont certaines devraient être appliquées dès cette année 2021. C’est le cas de la fin de tous les investissements dans les énergies fossiles, que ce soit dans le gaz, dans le pétrole ou encore le charbon.
Mais l’AIE va plus loin : la fin de la commercialisation de toute voiture à motorisation thermique dès 2035, tandis que le secteur de la production électrique doit viser le zéro émission à l’horizon de 2040. Si ces étapes sont réussies, alors en 2050 l’objectif du « zéro émission en 2050 » sera atteint.

En Amérique latine, au Maghreb ou encore en Europe, la France croit encore au charbon © Artur_Nyk

Lire aussi : Énergies fossiles : des coûts sanitaires six fois supérieurs aux subventions

Les banques françaises persistent et signent pourtant dans leur soutien à l’énergie fossile

Alors que l’AIE demande que soient multipliés par quatre les investissements dans les énergies renouvelables, le même jour de la publication du rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, les associations Oxfam et Les Amis de la Terre France ont publié un rapport à charge contre le secteur bancaire : « Quoi qu’il en coûteLes banques françaises au secours de l’industrie fossile ».
Ce dernier dénonce « le rôle actif joué par les banques françaises pour renflouer les entreprises des énergies fossiles » durant la crise sanitaire. Les investissements des banques dans ce secteur auraient augmenté de 22 % sur un an. En effet, entre janvier 2020 et mars 2021, 4 grandes  banques françaises ont financé à hauteur de 100 milliards de dollars les entreprises actives dans le charbon, le pétrole et le gaz.

 

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« BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et le groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne – ont financé à hauteur de 100 milliards de dollars les entreprises actives dans le charbon, le pétrole et le gaz », dénoncent Oxfam et Les Amis de la Terre.

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Lorsque nous réfléchissons aux façons de réduire notre impact sur l’environnement, il en est une, imbriquée dans notre vie de tous les jours, à laquelle nous ne pensons pas, mais qui représente à notre insu le tout premier levier dont nous disposons pour réorienter l’économie et limiter notre impact sur la planète : nos comptes bancaires !

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Illustration bannière : Encore trop de projets polluants financés grâce aux banques françaises : 100 milliards de dollars sur un peu plus d’un an – © corlaffra
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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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