La seule énergie fossile dont la production d’ici 2040 est prévue quelque peu en baisse est le charbon.
Les gouvernements n’entendent pas diminuer leurs soutiens aux énergies fossiles
Les énergies fossiles sont les principales responsables des émissions dans l’atmosphère de CO2, à son tour principal responsable du réchauffement climatique. Et pourtant, malgré les données scientifiques à ce sujet et les engagements politiques pris lors de la COP21, en novembre 2015, les gouvernements à travers le monde continuent de soutenir l’extraction de gaz et de pétrole, et prévoient même d’augmenter les volumes à l’horizon 2040. La seule énergie fossile dont les volumes de production devraient diminuer d’ici 2040 est le charbon, pointe un rapport rédigé par le Stockholm Environment Institute (SEI), l’Institut international du développement durable (IIDD), l’Institut de développement d’outre-mer (ODI), E3G et le Programme pour l’Environnement de l’ONU (PNUE).
Au lieu de retirer leur soutien aux énergies fossiles depuis la signature de l’Accord de Paris et les engagements pris lors de la COP21, en 2015, les gouvernements ont au contraire intensifié leur soutien en encourageant de nouveaux projets d’exploitation. Rien que depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les gouvernements ont orienté près de 300 milliards de dollars vers des activités de production et de consommation de combustibles fossiles. Bien que les soutiens aux énergies renouvelables aient eux aussi augmenté, les soutiens aux énergies fossiles ne diminuent pas, loin de là. Les gouvernements usent d’allégements fiscaux, de financements et d’investissements directs dans les infrastructures associées à l’extraction d’énergies fossiles.
Énergies fossiles : un « écart de production » criant par rapport aux niveaux acceptables
Parmi ces pays « champions » du soutien aux énergies fossiles, ceux consacrant les financements les plus importants sont l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, l’Allemagne, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Norvège, la Russie, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Les auteurs de ce rapport s’attachent en particulier à chiffrer l’écart entre la production prévue de combustibles fossiles et les niveaux de production acceptables pour limiter le réchauffement climatique à 2˚C voire 1,5˚C. En particulier, si l’on s’en tient au scénario à +1,5˚C, la production prévue de charbon ressort en excédent de 240 %, celle de pétrole de 57 % et celle de gaz de 71 %.
La publication de ce rapport survient quelques jours seulement après qu’un article publié dans la revue Global Environmental Change révélait que Total et Elf savaient depuis 1971 que l’exploitation d’hydrocarbures engendrait le réchauffement climatique. Des déclarations sans équivoque à ce sujet ont été retrouvés dans les archives des deux sociétés. Cependant, elles avaient fait le choix de passer ce fait sous silence, de manière à ne pas nuire à leurs activités.
Illustration bannière : énergies fossiles, une augmentation – © zhengzaishuru
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Tout est dit…donc le futur sera moche et guerrier.
Vive la nouvelle époque anthropocène !