Que donner à manger aux jeunes enfants de moins de 3 ans ? Y a-t-il des aliments interdits pour eux ? Quelles sont les conséquences sur leur santé à venir d’une alimentation inadaptée ? Y a-t-il une alimentation vraiment spécifique ?
C’est à toutes ces questions que vont répondre les intervenants des Ateliers de Nutrition de l’Institut Pasteur de Lille (IPL) le 29 novembre prochain. En attendant, le Dr Jean-Michel Lecerf, chef du service de Nutrition de l’IPL dévoile quelques réponses. Interview exclusive.
Pourquoi avoir choisi cette période précise des 0-3 ans ?
JM. L : Beaucoup de choses se jouent très tôt. On parle de plus en plus des « 1000 jours » qui est un nouveau concept qui englobe les 9 mois de grossesse et les 2 ans et demi de vie. Ces 1000 jours ont en effet beaucoup d’impacts en terme de santé et de comportement alimentaire pour le futur adulte.
Y a-t-il donc une alimentation spécifique entre 0 et 3 ans ?
JM. L : Jusqu’à 1 an, il y a effectivement une alimentation spécifique ou particulière, celle du nourrisson. La diversification arrive doucement un peu avant. Il est très important de comprendre qu’un enfant de cet âge a des besoins particuliers : contrairement aux idées reçues, il a besoin de beaucoup de lipides – pas n’importe lesquels – et de très peu de protéines. Après 1 an, il ne faut pas lui donner n’importe quel lait non plus. Il faut aussi savoir que les préférences alimentaires se forment dans certaines conditions.
Quel est le rôle des parents ?
JM. L : Il est essentiel. L’enfant est passif dans son changement d’alimentation, ce sont les parents qui sont actifs et qui vont imposer leur modèle. Leurs choix vont influer sur la santé, le comportement et l’éveil au goût de leur enfant : des erreurs alimentaires peuvent entraîner des allergies ; certains parents pensent aussi que le bio serait meilleur pour leur enfant. Nous allons répondre à toutes ces questions. Elles concernent aussi les acteurs non familiaux (personnels des crèches et des écoles maternelles, assistantes maternelles) qui peuvent être des relais importants avec les parents, et détecter des problèmes de comportement ou d’éveil au goût.
Toutes les réponses à venir après les Ateliers de Nutrition du 29 novembre (réservés aux professionnels), dont nous allons faire un compte-rendu.
Jean-Michel Lecerf, un spécialiste de la nutrition en France
Médecin spécialisé en endocrinologie, Jean-Michel Lecerf est aussi chef du service de Nutrition de l’Institut Pasteur de Lille.
Auteur de nombreux livres grand public et de nombreuses études scientifiques, il prêche pour une approche plus nuancée et moins alarmiste de la nutrition, en tenant compte de la complexité de ce qu’il considère comme une science à la fois exacte et humaine.
*
La lettre Alimentation – Nutrition est diffusée chaque vendredi. Il est facile de s’abonner (ou se désabonner).
Exemples : le n°2 de la Lettre hebdo (les huiles),la lettre n°3 (les légumes), lettre n° 4 (les calories), la lettre n°5 (le goût), la lettre 7 (la « néfaste food »), la lettre 8 sur les micro-algues et le DHA, la lettre 9 sur le petit-déjeuner, la lettre 10 sur le Repas de Noël, la lettre 11 sur la détox, sur le goût, …
Vous pouvez consulter Emmanuelle Couturier dans une consultation privée (voir nutritielle.fr, l’alimentation sur mesure).
Bonjour.
Ma fille de 6 ans a 33 kilos avec des gros appétits. Je lui avais donné du lait pour adultes après ses 1 ans, et elle avait trop pris du poids. Je ne savais pas qu’il faille lui donner des laits « croissance ». Quels peuvent êtres les défauts de telles alimentations sur mon enfant?
Mais oui Lea1977, je dis bien à condition d’ajouter les bons gras, de limiter les protéines, et de cuisiner sain. C’est bon aussi pour les parents. Glucides lents, légumes, fruits frais, pas de sucreries et surtout éveil du goût et de la curiosité. Je compte beaucoup plus sur ma cuisine maison que sur la tambouille de Nestlé, Blédina, Danone et tutti quanti, dont le but est avant tout financier, sous couvert de « santé ». D’ailleurs cela nous réussit à tous : ma fille de 13 ans n’est pas du tout en surpoids et moi j’ai à 3 kg près le même poids qu’à 20 ans (j’en ai 49).
Beaucoup de cuisine vapeur, et allègement des recettes traditionnelles aux menus.
Et tout à fait d’accord pour l’allaitement (mon pseudo est trompeur, je suis une femme), au moins les tous premiers mois, de plus le lait maternel a un goût variable en fonction de ce que mange la mère, c’est encore une éducation du goût.
Super article qui chasse les idées reçues dont celle ci : « contrairement aux idées reçues, il a besoin de beaucoup de lipides – pas n’importe lesquels – et de très peu de protéines. »
Je vois trop de mamans en mater qui bannissent le gras de l’alimentation de Bébé ! Merci M. Lecerf de rétablir cet impératif alimentaire.
Et pas n’importe quel gras evidemment… bcp d’oméga 3 et de DHA. Nous on travaille avec la marque Quintesens qui fait une huile incroyable pour les Bébés.
Pour finir, navré mais pas tout à fait d’accord avec vous Robert…A 3 ans un enfant peu manger de tout mais les proportions et les apports sont différents de ceux d’un adultes (cf PNNS 2010)… Vigilance notamment sur les sucres rapides (le sucre est la première cause d’obésité) et encore une fois le mauvais gras. Un enfant est en peine croissance même à 3 ans ! il se construit ses fondations. Elles doivent être solides et de qualité ! Il faut donc veiller à ce qu’il ait une alimentation de qualité et riche sur certains nutriments clés.
Ce n’est pas parce que l’on vit plus vieux, que l’on vit mieux et en meilleur santé… au contraire… (cf rapport de l’INED). L’histoire de l’esperance de vie est l’arbre qui cache la triste forêt des abus industriels agro-alimentaire et énergétique (le diesel pffff…)
Bref… Merci à Consoglobe pour cet article qui rappelle que nos p’tites têtes se construisent sur la qualité de leur assiette 🙂
Je suis tout a fait d’accord avec vous Robert
La nourriture est un enseignement, les bases se construisent tout petit.
Dommage que l’on n’évoque même pas l’allaitement maternel !?? Aliment de base, naturel et sain, exclusif jusqu’à AU MOINS 6 mois et restant la base jusqu’à 2 ans.. Avec en plus la photo d’un nouveau-né au bib ?!
tout à fait d’accord avec Julie, avec un bémol: le lait maternel: aliment naturel et sain: oui, à condition que la maman ait une alimentation naturelle et saine!
Mais le lait maternel sera toujours le mieux adapté à l’alimentation du bébé humain, que tous les laits maternisés ultra-trafiqués, fabriqués à partir du « BON » lait de vache dont on commence à connaître les secrets de fabrication…
YES !!!! Bien d’accord !!
J’ai hâte de lire le compte rendu !
Entièrement d’accord avec ROBERT !
Normalement un enfant doit très vite être intégré à la table familiale, même si on doit tenir compte de ses besoins spécifiques. Mais il faut croire que de plus en plus d’adultes se nourrissent très mal, pour qu’on en vienne à conseiller de nourrir différemment les jeunes enfants. A partir de 2 ans, il peut manger comme ses parents si on cuisine des produits sains, si on limite les protéines, si on ajoute le beurre frais, le filet d »huile d’olive. Dès 2 ans, on peut consommer du couscous, des ragoûts maison, du pot au feu, et avant 2 ans on peut goûter aux soupes et purées maison.
Les jeunes enfants peuvent assez tôt apprécier les épices douces, les herbes, l’ail, l’oignon, le citron, le roquefort.
A bas la nourriture industrielle pour bébés molle, sucrée, standardisée, cela ne devrait être utilisé qu’en dépannage.
La nourriture c’est aussi de la culture.