Produire bio et cultiver au volant d’un énorme véhicule diesel, avouez que ce ne n’est pas très cohérent. Mais les tracteurs propres et autres camions électriques et engins agricoles émergent peu à peu, et font leurs premiers tours de roues…
De plus en plus d’engins agricoles roulant aux renouvelables
Alors que l’agriculture aussi doit entamer sa transition, la technologie révolutionne les engins qui travaillent la terre : écolo, bio, vert, voire autonome, le véhicule agricole de demain plus « vert », est d’ores et déjà prêt à tracer son sillon… Alors que la chasse au gazole est ouverte, les biocarburants en circuit court pourraient bien prendre la relève. Ainsi, le célèbre constructeur américain New Holland vient de dévoiler son premier prototype de tracteur roulant au méthane.
Côté motorisation et puissance, on retrouve un moteur 6 cylindres 180 chevaux pas si éloigné des diesels traditionnels. La différence, au-delà de l’odeur bien sûr, réside d’abord dans le silence, avec une réduction du bruit de moitié.
Seul bémol : son autonomie est aussi réduite de moitié, passant de dix heures à seulement cinq heures de travail d’affilée. Mais si son coût de fabrication est 20 % supérieur à celui d’un tracteur diesel classique, son coût d’usage au quotidien se révèle 30 % inférieur : là où gazole non routier coûte 85 centimes le litre, l’équivalent en méthane revient à 50 centimes le litre, sans additif à ajouter.
Des engins hybrides pour l’entretien
Du côté de chez Rousseau, on vient de dévoiler une nouvelle venue au sein de la gamme d’épareuses : la E-Thénor, un concept hybride taillé pour l’entretien, une création récompensée lors des derniers Sima Innovation Award 2017.
Car le machinisme agricole se met lui aussi à l’électricité. Il faut dire que ses avantages sont nombreux : moindre coût d’entretien, économies de carburant mais aussi plus grand confort d’utilisation.
Si les mouvement du bras de cette épareuse E-Thénor sont pilotés via le circuit hydraulique du tracteur, le groupe de fauche est alimenté via l’électricité produite par le générateur entraîné par la prise de force. L’intérêt est immédiat : alors que le rendement de l’hydraulique culmine à 60 %, celui de l’électricité est supérieur à 90 % !
Moins de temps, plus de travail, et tout cela en silence… Le surcoût est vite compensé en terme de rentabilité et de confort.
Des camions forestiers autonomes
Mais il est possible d’aller encore plus loin, même dans le domaine agricole ou professionnel. Ainsi, Einride, pionnier suédois des engins électriques autonomes, vient de dévoiler son premier camion électrique autonome, baptisé le T-Pod. Il devrait prendre la route dès cet automne en Suède. À cela s’ajoute le T-Log, un autre engin électrique, cette fois pensé pour transporter le bois des exploitations forestières.
Long de 7,3 mètres, large de 2,5 mètres, cet étrange engin tout terrain est doté d’un système de navigation autonome de niveau 4. Sa batterie de 300 kWh lui donne 193 kilomètres d’autonomie. Dernier atout de son côté autonome : son absence de cabine permet de charger encore plus de troncs ! D’où des coûts d’exploitation encore moins élevés.
Rendez-vous en 2020 pour croiser cet étrange engin au fond des bois…