Des chercheurs britanniques ont pu reconstituer le processus qui va de l’exposition à des particules fines à la formation de cellules cancéreuses.
Les personnes n’ayant jamais fumé souffrent elles aussi du cancer du poumon
Depuis longtemps déjà, l’existence d’un lien entre le fait de vivre dans un environnement pollué (et donc l’exposition aux particules fines) et l’apparition de cancers du poumon ne faisait pas de doutes. Mais les scientifiques ne parvenaient pas à établir le lien de cause à effet, cela restait l’élément manquant. C’est désormais fait : en ouverture du congrès de cardiologie ESMO, le 9 septembre 2022 à Paris, le professeur Charles Swanton a présenté les conclusions de son étude qui décrit ce mécanisme.
Selon Charles Swanton, dans nos poumons, 1 cellule sur 600.000 a une mutation susceptible de causer le cancer. Lorsque nous respirons un air pur, ces cellules restent « dormantes ». Mais lorsque nous vivons dans un environnement pollué et respirons des particules fines (PM2,5), s’enclenche le processus de croissance de ces cellules. À noter que cette étude a porté sur les personnes qui n’ont jamais fumé, la survenue du cancer du poumon chez les fumeurs étant causée par des modifications de l’ADN induites par le tabagisme.
Voiture en ville – © Tyler Olson
Le cancer qui résulte de l’exposition aux particules fines entraîne un nombre très important de décès
Bien que les non-fumeurs soient minoritaires parmi les nouveaux cas de cancer du poumon (1 sur 10), cette proportion reste toute de même élevée. Il est estimé qu’en 2019, à travers le monde, 300.000 décès du cancer du poumon étaient attribuables à l’exposition aux particules fines « PM2,5 ». Rien qu’au Royaume-Uni, 6.000 personnes n’ayant jamais fumé décéderaient tous les ans du cancer du poumon. D’où l’intérêt de connaître le mécanisme de l’apparition du cancer chez les non-fumeurs exposés aux particules fines.
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Dernier élément saillant de cette étude : la croissance dans les poumons de ces cellules qui se transforment en cellules cancéreuses, ne provoque pas uniquement le cancer du poumon. Ces cellules sont également susceptibles de causer des cancers ayant d’autres localisations, à savoir les cancers de la bouche et du thorax, ainsi que le mésothéliome.
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