L’écologie a-t-elle vraiment sa place dans les programmes des candidats aux élections européennes ? Les politiques se soucient-ils vraiment de l’urgence climatique ? Cela reste à démontrer à partir des propositions pour l’environnement des différentes listes en lice, en ce mois de mai, pour les élections européennes. Tour d’horizon des propositions…
Programmes pour les élections européennes – Quel « Green new deal » européen ?
Un « Green new deal » à 100 milliards d’euros annuels, financé par la Banque centrale européenne (BCE), voilà ce que propose la liste Europe Écologie – Les Verts (EELV), menée par Yannick Jadot (1). Cela permettrait, selon elle, en 20 ans seulement, de produire une électricité 100 % renouvelable, sans le nucléaire, d’assurer l’isolation thermique des logements et davantage de fret.
Pour les Patriotes de Florian Philipot, il faut aussi, étonnamment, que la France instaure un « New deal écologique patriote » financé par la création de monnaie de la Banque de France, 30 milliards par an, pour décarboner l’énergie, soutenir l’investissement dans les filières électrique et hydrogène, permettre une agriculture bio susceptible de répondre aux besoins de l’Hexagone et engager un plan national de reforestation.
Benoît Hamon et sa liste Génération.s souhaitent que l’Union rompe avec la règle des 3 % de déficit de Maastricht. Pour mener ce « Green new deal », il préconise un plan d’investissement européen dans la reconversion écologique à 500 milliards par an. Un programme qui serait financé par un système d’obligations (de dettes) « vertes » souscrites par la Banque centrale européenne grâce à une politique de création de monnaie. L’Europe pourrait alors abandonner les énergies fossiles pour les énergies renouvelables mais aussi assurer la construction et la rénovation thermique de logements.
Quant au Parti socialiste (PS) et à Place Publique, ils appellent à la chasse aux passoires énergétiques. Priorité doit être donnée aux économies d’énergie. La diminution de la facture énergétique permet de rembourser un prêt sur vingt ans à taux zéro (20.000 à 25.000 euros par logement).
Enfin, pour la liste « Renaissance » associant La République en marche (LaREM) le MoDem, Agir (la droite constructive) et le Mouvement radical, il faut créer une Banque européenne du climat. L’innovation, massivement financée par une « banque européenne du climat et de la biodiversité », doit décarboner l’industrie et assurer un mix énergétique comprenant plus d’énergies renouvelables, moins d’énergies fossiles et moins de nucléaire. Un « opérateur européen des réseaux électriques » assure la redistribution du surplus d’énergie verte aux pays déficitaires. Un plan de rénovation énergétique des logements lutterait contre le gaspillage énergétique.
Pénaliser les atteintes à l’environnement
La liste EELV prône, pour sa part, la création d’un parquet européen autonome de lutte contre les « écocrimes et les écocides » en contraignant les États et les entreprises privées à respecter la justice climatique et les droits de la nature.
Pour La France Insoumise (LFI), au niveau européen, un tribunal de justice climatique devrait pénaliser ceux qui désobéissent à une « règle verte » édictée par une directive européenne : « On ne prend pas plus à la planète qu’elle ne peut en reconstituer elle-même ».
Pour LR, la liste Les Républicains menée François-Xavier Bellamy, à l’intérieur de ses frontières, l’Union soutient le déploiement de l’énergie verte (gaz vert, biomasse), dans chaque pays, pour réduire la consommation d’énergies fossiles. Pour lutter contre le gaspillage de l’énergie verte, elle doit renforcer les interconnexions entre les pays, pour que les pays déficitaires en énergie verte bénéficient de celle des pays excédentaires.
Elle doit aussi devenir le leader mondial du recyclage et de la production de batteries électriques.
Pour la liste liste Génération.s, en reconnaissant la nature comme une personne morale et l’écocide, comme un crime contre l’intérêt général et les générations futures, la Cour de justice européenne peut punir ceux qui le commettent.
Protectionnisme et remise en cause du libre échange
Du côté d’EELV, on propose évidemment un « traité environnemental européen » visant à subordonner les intérêts économiques aux intérêts environnementaux. Pour EELV, l’écologie devient « la matrice à travers laquelle on définit l’économie » et l’Union se doit de développer un marché intérieur de l’énergie verte solidaire, pour ne pas pénaliser ses pays à moindre potentiel. Des aides financières encourageraient la relocalisation de l’économie, soutiendraient les artisans, les agriculteurs.
Les Patriotes (LP), la liste de Florian Philippot, milite pour le Frexit et la sortie de l’espace de Schengen, la fin des traités de libre-échange (CETA, etc.) afin de mettre un terme à la délocalisation et aux circuits longs.
Du côté de La France insoumise, on invoque le protectionnisme solidaire. Selon LFI, la France doit rompre avec le libre-échange et l’austérité : elle creuse son déficit budgétaire au-delà des 3 % (critère de Maastricht) pour atteindre l’objectif de 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050, sortir du nucléaire et mener un plan d’isolation thermique des logements.
Pour la liste du Parti communiste français (PCF), menée par Ian Brossat, la France doit également s’affranchir des traités européens, exclure du libre-échange les échanges agricoles et passer outre les 3 % de déficit de Maastricht pour valoriser la production locale, mener un plan de rénovation énergétique des bâtiments et investir dans le ferroviaire.
La liste RN menée par Jordan Bardella demande, quant à elle, à ce que les pays de l’UE mettent fin au libre-échange et sortent des accords internationaux ; certains produits (non précisés) sortent partiellement du marché intérieur de l’UE.
Enfin, pour la liste « Renaissance », en instaurant un protectionnisme écologique européen, l’Europe refuserait les échanges avec les pays qui ne respectent pas les Accords de Paris.
Quelles mesures fiscales ?
EELV préconise clairement la mise en place d’un « protectionnisme vert » avec une taxe carbone aux frontières de l’UE. Par ailleurs, le kérosène serait désormais taxé.
LFI veut, pour sa part, mettre en place une taxe carbone kilométrique : plus un produit viendra de loin, plus il sera taxé, selon une logique de « protectionnisme solidaire ».
La liste LR appelle, quant à elle, à réconcilier écologie et agriculture. Il faut que l’Union instaure une barrière écologique, en imposant des droits de douane anti-pollution aux importateurs extérieurs, notamment pour protéger l’agriculture.
La liste communiste propose que l’Union instaure une nouvelle fiscalité écologique : une TVA sur le train et une « très élevée » sur l’avion. Pour lutter contre la pollution engendrée par le kérosène, elle interdirait les trajets courts en avion, quand ils peuvent être réalisés en moins de deux heures en train.
L’Union des démocrates et indépendants (UDI), menée par Jean-Christophe Lagarde, propose aussi une taxe carbone aux frontières et une renégociation de la politique agricole commune (PAC) qui favorise le local et les circuits courts. L’UDI propose que l’Union européenne finance son programme d’isolation des bâtiments et de production d’énergie verte grâce à une taxe carbone sur des importations et grâce au livret E : un livret épargne conçu sur le modèle du livret A, servant à financer des projets écologiques.
Du côté du RN, on appelle au « localisme ». Cette politique de localisme encouragerait la production et les échanges au niveau national. Les circuits courts seraient détaxés et, à l’inverse, les importations « mondialisées, anti-écologiques » seraient surtaxées.
Enfin, le PS et Place Publique, afin de limiter le libre-échange et favoriser la production locale, proposent une certification européenne d’économie d’énergie pour garantir la qualité carbone d’un produit.
Le jour que l’on écoutera ce que veut réellement LE PEUPLE au lieu d’écouter ces quelques personnes qui n’écoutent et ne travaillent que pour leur parti politique, le monde tournera bien mieux et il y aura moins de manifestations, de chômage, de fraudes, de magouilles, d’arnaques, etc. etc.