Éolien : nos lecteurs majoritairement contre cette énergie verte

L’éolien : une énergie renouvelable qui suscite de nombreuses oppositions

La question semble désormais être : qui souhaite encore l’implantation d’éoliennes sur son territoire ? Pour preuve, les nombreuses contestations, d’élus locaux comme de riverains, contre les projets d’implantation de parcs éoliens. Alors qu’Emmanuel Macron, tout juste réélu à la tête du pays, souhaite accélérer le déploiement de parcs éoliens en France, l’engouement ne semble pas être partagé sur le terrain.

Pour preuve, la multiplication des oppositions, partout sur le territoire. Dernière en date, celle concernant l’installation d’éoliennes à la frontière entre l’Ariège et la Haute-Garonne. Le projet de parc éolien de Cintegabelle, qui fait l’objet de débats animés depuis plus de dix ans, a récemment été soumis à une enquête publique. « Face aux incertitudes qui demeurent sur les impacts sanitaires, environnementaux et ceux qualifiés de forts pour le paysage rapproché », le commissaire enquêteur vient de rendre un avis négatif sur ce projet. Un avis motivé par un « principe de précaution », qui soulage les élus locaux concernés. Loin d’être opposés aux énergies renouvelables, ces derniers dénoncent la proximité entre les futurs emplacements des éoliennes et les premières habitations : 500 mètres.

Sur Terre, les éoliennes engendrent donc inquiétudes et crispations. Que reproche-t-on exactement à cette énergie verte ? En premier lieu, leur impact sur le paysage et notamment la détérioration visuelle de sites remarquables. Autres reproches : leur localisation potentielle sur les trajets migratoires des oiseaux, mais aussi leur coût de déploiement et par la suite, de recyclage. Les détracteurs de cette énergie renouvelable pointent également du doigt des machines au fonctionnement aléatoire, car fortement dépendantes du vent. Les populations situées à proximité des éoliennes dénoncent aussi, outre une pollution visuelle, une pollution sonore. Ces griefs concernent-ils aussi l’éolien offshore, soit le déploiement d’éoliennes en mer ?

Les associations environnementales contre les éoliennes en mer

L’éolien en mer, ou offshore, ne semble pas non plus échapper à cette fronde. Alors que la première éolienne offshore de France, implantée mi-avril au parc de Saint-Nazaire, devrait entrer en service début mai, les associations environnementales s’inquiètent, tout comme les riverains et les pêcheurs. Les craintes concernent notamment l’impact de l’éolien offshore sur la faune marine, mais aussi les oiseaux migrateurs.

En effet, les éoliennes offshore, durant la phase des travaux nécessaires à leur installation comme par la suite, peuvent potentiellement impacter la biodiversité maritime de par leur ancrage profond, mais aussi entraver la route des oiseaux, voire en tuer avec leurs pâles haut placées.

Quant aux riverains et élus des territoires concernés, les préoccupations concernent aussi l’impact visuel des éoliennes offshore sur les paysages maritimes. La Belgique a d’ailleurs récemment porté plainte auprès de la Commission européenne au sujet du projet français de construction d’un parc éolien au large de Dunkerque. Les habitants des communes voisines ne veulent pas voir d’éoliennes sur leur horizon, tandis que le port d’Ostende dénonce l’entravement possible de routes maritimes historiques.

Il n’y a donc pas qu’en Belgique que les projets d’éoliennes offshore font grincer des dents. Si le Président du Syndicat des énergies renouvelables se réjouit du déploiement de l’éolien en mer, arguant qu’il s’agit d’une opportunité économique et industrielle de taille pour la France ; la présidente de Sea Sheperd, Lamya Essemlali, dénonce des projets à l’impact « colossal, impossible à compenser et irréversible pour la biodiversité marine, première régulatrice du climat, première productrice d’oxygène et premier puits de carbone de la planète. »

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L’éolien n’a-t-il vraiment plus le vent en poupe auprès des Français ?

De là à affirmer que les Français sont contre l’éolien, il n’y a qu’un pas. Pourtant, les choses ne sont pas aussi simples, car les différents sondages menés à ce sujet révèlent surtout une grande variété d’opinions à ce sujet. Les résultats d’un sondage réalisé par l’institut OpinionWay pour l’association Sites et Monuments, rendus récemment publics, démontrent l’opposition franche des Français pour l’éolien. Pour 73 % des sondés, l’éolien a un effet jugé négatif sur « le calme et le silence des campagnes », mais aussi la « beauté des paysages » et « la biodiversité » pour 72 % des personnes interrogées. Des participants qui estiment également que l’éolien est une menace pour « la qualité de vie dans les villages proches ».

Les éoliennes ne sembleraient donc pas avoir le vent en poupe auprès des Français… Si l’on en croit certains sondages. Car d’autres tendent à prouver le contraire, à l’instar d’un sondage réalisé par l’Ademe et le ministère de la Transition écologique, dévoilé en octobre dernier et portant sur la perception générale des Français « à l’égard de l’énergie éolienne », notamment « dans deux régions où sont implantés de nombreux parcs éoliens, les Hauts-de-France et Grand Est ». Les résultats de ce sondage révèlent a contrario que les Français possèdent une image globalement positive de l’éolien.

Une image qui, au contraire, semble s’altérer sur les réseaux sociaux et notamment Twitter, à en croire une récente étude de L’Observatoire stratégique de Bloom. L’analyse de plus de 1,3 million de contenus postés sur le réseau social à l’oiseau bleu, sur une période comprise entre septembre 2021 et mars 2022, tend à prouver le désintérêt des Français pour l’éolien. Un manque d’intérêt également ressenti au vu des résultats de notre propre sondage, mené auprès de notre lectorat la semaine dernière. À la question : « Pour ou contre l’éolien en France ? », nos lecteurs se sont prononcés à 51 % « entièrement contre ». 34 % se sont dits « pour l’énergie éolienne et son déploiement sur terre comme en mer ». 8 % sont « pour un développement modéré de l’éolien, en complément du nucléaire », 4 % ne sont « pas contre les éoliennes », mais préfèrent « les voir implantées en mer », loin de leur vue. Enfin, 2 % déclarent être « pour l’énergie éolienne sur terre, mais pas en mer ».

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