Santé publique France et le Centre National de Référence (CNR) Escherichia coli (Institut Pasteur – Paris), avec son laboratoire associé (Laboratoire de microbiologie de l’hôpital Robert Debré – Paris), s’inquiètent d’une augmentation du nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) et d’infections graves à Escherichia coli, signalés depuis début février 2022.
Escherichia coli : un décès et 13 cas graves constatés
Une enquête est en effet ouverte après le décès suspect d’un enfant, et treize cas graves. Selon Santé publique France, au 24 février 2022, 13 cas de SHU, liés à des bactéries Escherichia coli présentant des caractéristiques similaires, ont été identifiés.
« Ces cas sont survenus dans 5 régions de France métropolitaine : Nouvelle Aquitaine (5 cas), Hauts-de-France (3 cas), Ile-de-France (3 cas), Bretagne (1 cas) et Pays de la Loire (1 cas). Les enfants malades, âgés de 1 à 15 ans avec un âge médian de 8 ans, ont présenté des symptômes entre le 18/01/2022 et le 11/02/2022 »(1).
Au total, ce sont 31 cas qui sont en cours d’investigation à ce jour sur le territoire national, le but des investigations étant « d’affirmer ou infirmer un lien entre tous ces cas, et identifier une éventuelle source de contamination commune et mettre en place les mesures appropriées. Une quête épidémiologique est faite auprès des parents sur les expositions à risque de leurs enfants pour ce type d’infection, en particulier les aliments consommés, et le cas échéant, à tracer l’origine de ces aliments ».
En parallèle, le volet microbiologique vise à « identifier la souche bactérienne ayant infecté chaque enfant, et à déterminer si ces souches présentent des caractéristiques similaires entre elles ».
Quels symptômes liés au SHU ?
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est une maladie infectieuse en général d’origine alimentaire. Il est causé par une bactérie appartenant à la famille des Escherichia coli (E. coli). Cette maladie a été mise sous surveillance par Santé publique France depuis 1996.
Entre 100 et 165 enfants sont atteints chaque année par ce syndrome hémolytique et urémique. D’ordinaire, une infection par la bactérie E. coli entraîne de la diarrhée souvent accompagnée de sang, des douleurs abdominales, voire des vomissements. Après environ une semaine, l’infection peut prendre une forme sévère.
Quels types d’aliments peuvent faire que l’on contracte cette maladie infectieuse ? Deux catégories d’aliments se révèlent particulièrement sensibles en la matière : les viandes de boeuf, en général hachées, le lait cru et les produits à base de lait cru.
De façon plus exceptionnelle, la consommation de légumes crus ou d’eau non traitée (l’eau d’un puits, par exemple) contaminés par des déjections animales, peut aussi entraîner une contamination.
Des gestes simples pour éviter la transmission
La période d’incubation des infections à Escherichia coli va de 3 à 8 jours, avec une durée médiane de 3 à 4 jours. Pour autant, comme souvent, des gestes simples rappelés par le ministère des Solidarités et de la Santé permettent d’éviter la transmission de cette maladie.
Ainsi, le lavage des mains doit être systématique avant de préparer les repas. Les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés. En termes de consommation, les légumes, les fruits et les herbes aromatiques doivent être soigneusement lavés, particulièrement lorsqu’ils sont consommés crus.
Les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent vite être mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés et consommés rapidement.
Quant aux ustensiles de cuisine, ils doivent être soigneusement lavés, surtout lorsqu’ils ont été en contact préalablement avec des aliments crus.
Concernant les enfants, ils ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrent, etc.) et également éviter d’en avaler lors de baignades (lac, étang, etc…).