Pêche aux requins, un manque de transparence
Il faut savoir aussi que les chiffres établis dans le rapport correspondent aux données transmises par chaque pays et ne correspondent de fait pas forcément à la réalité. Ce sont des déclarations officielles auprès de la FAO, il y a donc un biais certain. La Chine n’est d’ailleurs pas présente dans le classement alors qu’il s’agit probablement du premier pays au monde chasseur de requins. Seulement, la Chine ne déclare rien auprès de la FAO.
Outre les 800.000 tonnes de requis pêchés déclarés, on doit en réalité ajouter 400.000 tonnes non déclarées au bas mot. Il faut ensuite ajouter le shark finning.
Un point sur le shark finning
Outre la pêche illégale, il faut également compter le shark finning. Cette pratique consiste à pêcher les requins, découper leurs ailerons et rejeter les animaux à la mer. Bien entendu, les requins ont beaucoup de mal à survivre dans ces conditions et se noient généralement au fond de l’océan.
Cette pratique est très courante du fait de la popularité de de la soupe aux ailerons de requins. On estime à au moins 1,7 millions de tonnes le nombre de requins concernés par le finning par an. Certains pays ont commencé à légiférer mais les mesures sont lentes.
> D’une manière générale, ces dernières années ont vu les réglementations se modifier fortement, du coup il règne un flou artistique autour des pratiques et des chiffres réels. A l’instar du Japon, l’Espagne ratisse par exemple les mers, mais la communication est, elle, très vague.
Un contrôle de la pêche toujours difficile
L’inscription à la Cites est une bonne chose, mais elle ne fait que limiter la casse. La capture n’est dans les faits pas interdite, mais elle est réglementée, et le commerce suit. Cette mesure a plutôt bien fonctionné pour le commerce de l’ivoire, qui a nettement diminué, la revente issue du braconnage étant beaucoup plus difficile.
Les espèces concernées ne sont cependant pas protégées totalement et les mesures pas respectées de la même façon dans toutes les régions. Des organismes de contrôle vont vérifier la mise en application des mesures dans certains pays. Dans d’autres zones, aucun contrôle n’a véritablement lieu.
La pêche illicite n’a donc qu’à faire du commerce ailleurs. C’est déjà le cas pour les palangriers espagnols ou portugais qui revendent des requins en Afrique, pêchés avec un permis concernant le thon. Les ailerons, eux, finiront en Asie. On peut également falsifier le nom du poisson ou sa provenance. Certains bateaux n’hésiteront pas à changer leur immatriculation pour continuer leurs activités.
Excellent article merci et bonne continuation
thx
Fort bien,on leur fait cadeau de quekques bras ou jambes !
C’est comme pour les loups,eux ils aiment les agnaux !
Continuons,il faut bien les nourrir !
Très bel exemple de bêtise humaine. Merci!
Vous avez vu le film « Océans » de Jacques Perrin ? Il y a une scène terrible où on voit couler un requins amputé. Vous notez, concernant le shark finning : « Bien entendu, les requins ont beaucoup de mal à survivre dans ces conditions et se noient généralement au fond de l’océan. »
Ce n’est pas qu’ils ont du mal à survivre ou qu’ils se noient généralement, c’est qu’ils agonisent systématiquement dans ce qu’on peut imaginer de grandes souffrances, dans un temps dont personnellement j’ignore la durée mais qui est forcément trop long. Imaginez un humain dont on aurait coupé bras et jambes et qu’on laisserait traîner là, sans plus s’en occuper. Pour moi, c’est aussi choquant, je préfèrerais que ces requins soient tués avant d’être rejetés à la mer, ça ne changerait rien à la diminution de leur population mais ça serait moins barbare.
Effectivement, les humains ont du mal à se conduire de manière qu’on a improprement car avec trop d’optimisme qualifiée d’humaine.
Le film « les dents de la mer » a malheureusement donné une fausse image des requins qui paie un lourd tribut aujourd’hui.
Quand les humains se conduiront-ils humainement ?