En Bretagne, des zones marines interdites pour cause… d’essais de missiles nucléaires

Sur la période du 8 juin au 8 juillet 2020, la Direction générale de l’armement (DGA) doit tester les lanceurs de missiles M51 au large du Finistère. Une opération contre laquelle s’opposent des associations antinucléaires.

Rédigé par Audrey Lallement, le 12 Jun 2020, à 10 h 05 min
En Bretagne, des zones marines interdites pour cause… d’essais de missiles nucléaires
Précédent
Suivant

Pour protester contre les tests des missiles envoyés par des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, des associations se mobilisent et organisent différentes initiatives citoyennes comme des pique-niques pour la paix.

Un arrêté préfectoral pour interdire des zones de navigation et les activités nautiques

Classée « Secret Défense », l’opération « Raphaël » doit se dérouler du 8 juin au 8 juillet 2020, dans le cadre de la modernisation de l’arsenal nucléaire français. Durant un mois, des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) tireront des missiles au large de la Bretagne.

Pour l’occasion, la préfecture maritime de l’Atlantique a publié un arrêté préfectoral (n° 2020/023) qui réglemente la navigation, le mouillage, la pêche, la plongée sous-marine et les activités nautiques dans une zone située au sud de la pointe de Penmarc’h (Finistère Sud)(1).

Ces essais sont réalisés par la Direction générale de l’armement (DGA). Il s’agit de tester les lanceurs de missiles M51. Bien évidemment, ces missiles mer-sol de 12 mètres de long et pesant 56 tonnes ne seront pas équipés des têtes nucléaires qu’ils sont censés accueillir pour constituer la composante maritime de la dissuasion nucléaire.
Et pour cause, ils ont une force de frappe qui équivaut à 10 fois Hiroshima sur 6.000 km, l’ogive des fusées pouvant contenir 10 bombes nucléaires ! Chaque sous-marin peut en embarquer 16…

Lire aussi : Florilège des solutions loufoques pour stocker les déchets nucléaires

« Une obscénité en ces temps de pandémie »

Cette opération n’est pas du tout du goût de plusieurs associations. « C’est une obscénité en ces temps de pandémie », considère la Fédération antinucléaire de Bretagne.
« Cette reprise des essais est en contradiction totale avec le Traité de Non-Prolifération qui reconnaît que certains États peuvent détenir l’arme nucléaire à condition que ceux-ci réalisent de ‘bonne foi’ un processus de désarmement nucléaire ».

Afin de s’opposer à cette opération, les comités bretons du Mouvement de la Paix organisent des « initiatives citoyennes sous forme de piquets de protestation, ou cercles de protestation, ou pique-niques pour la paix » à Nantes, Rennes, Lannion, Saint Malo, Penmarc’h et Morlaix.
Objectif, « inverser les priorités en faveur des urgences sanitaires et environnementales ». Pour rappel, le 5 mai 2013 un M51 a explosé lors de son lancement, ce qui avait empêché la pratique de la pêche et autres activés littorales pendant plusieurs mois.

Illustration bannière : cet été dans la ciel du Finistère en Bretagne – © Alexyz3d

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...




Aucun commentaire, soyez le premier à réagir ! Donnez votre avis

Moi aussi je donne mon avis