État alarmant de l’environnement : quand le gouvernement tente de dissimuler un bilan inquiétant

Le rapport 2024 sur l’état de l’environnement en France révèle une situation plus critique que ce que le gouvernement n’essaie de dépeindre dans sa communication. Malgré quelques améliorations, plusieurs indicateurs clés mettent en évidence une dégradation continue des écosystèmes français, camouflée par des choix politiques discutables.le mon

Rédigé par Anton Kunin, le 25 Mar 2025, à 11 h 00 min
État alarmant de l’environnement : quand le gouvernement tente de dissimuler un bilan inquiétant
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Alors que la ministre de la Transition écologique retardait la publication du rapport, la situation environnementale empirait. Derrière les retouches demandées, des réalités accablantes émergent, exacerbant l’inaction gouvernementale sur des sujets cruciaux tels que la biodiversité et la gestion des déchets.

Environnement : en France, une situation globalement lamentable malgré de légers progrès

La situation de l’environnement en France, telle que décrite dans le « Bilan environnemental de la France 2024 », que le ministère de la Transition écologique a finalement publié le 7 mars 2025, est bien plus alarmante que ce qu’on laisse entendre. Bien que certains indicateurs, comme la qualité de l’air ou la réduction de la surpêche, montrent une légère amélioration, ils sont loin de compenser la dégradation générale des écosystèmes. Les forêts, les zones humides et les habitats naturels continuent de souffrir d’une destruction accélérée, menaçant la biodiversité. La pollution des sols et des eaux persiste à des niveaux préoccupants, notamment à cause des pesticides et de la gestion défaillante des déchets.

Pire encore, les tentatives de maquillage politique ne font qu’aggraver la situation. Comme le révèle Le Monde, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a retardé la publication du rapport (qui devait initialement sortir début janvier 2025), en demandant à ses auteurs huit retouches successives afin de « mettre en avant les tendances positives ». Or, les « tendances » en question sont minimes et largement éclipsées par l’ampleur des problèmes non résolus.

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Disponibilité de l’eau, pollution aux pesticides, dégradation de la biodiversité… : globalement, le tableau ressort sombre

Alors, que peut-on lire dans ce rapport ? Tout d’abord, la gestion de l’eau est de plus en plus complexe en raison de l’augmentation des besoins durant l’été, malgré une ressource globalement stable sur l’année. Certaines régions, notamment dans l’Ouest et le Sud-Ouest, sont fréquemment confrontées à des restrictions d’eau temporaires pour répondre aux pénuries. La qualité de l’eau se détériore, en partie à cause des pesticides présents dans les cours d’eau et les nappes souterraines, particulièrement dans les zones agricoles. Sur la période 1980-2024, près de 14.300 captages ont d’ailleurs été fermés, la dégradation de la qualité de l’eau étant en cause dans un tiers des cas.

Sur le plan de la biodiversité, les écosystèmes français continuent de se dégrader. En métropole, seuls 20 % des habitats naturels sont en bon état, et la population de nombreuses espèces, notamment les oiseaux et les chauves-souris, est en déclin. En outre-mer, les écosystèmes marins subissent également de fortes pressions, comme le montre la diminution des activités de ponte des tortues marines.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. J’irais même plus loin en ce qui concerne les forêts. Quand on regarde sur google ou géoportail (créé par l’état), les coupes d’arbres massives n’apparaissent pas (vues satellites). Par ailleurs, la/les préfectures ont sorti sur leur site un joli document précisant qu’il existe plus de forêts qu’avant. C’est pas beau ça !!!

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