Le rapport, dont Le Parisien révèle le contenu, pointe les réparations tardives, voire même l’absence pure et simple de réparation de pannes sur les voies ferrées de la zone Atlantique.
SNCF Réseau : seule 1 panne sur 5 a été réparée dans les délais réglementaires
C’est un rapport accablant qui vise SNCF Réseau, le gestionnaire des infrastructures ferroviaires, que dévoile Le Parisien(1).
Dans ce document censé rester interne, l’Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF), le gendarme de la sécurité ferroviaire en France, dénonce le fait que près de 20 % des pannes de signalisation sur les voies ferrées de la zone Atlantique (Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie) n’ont pas été réparées dans les délais réglementaires. Plus grave encore, de ces 80 pannes, une trentaine n’ont jamais été réparées, ont constaté les enquêteurs de l’EPSF à l’issue de neuf journées passées sur le terrain.
Le rapport révèle aussi des anomalies sur deux passages à niveau situés sur la ligne Le Dorat – Limoges (Haute-Vienne). Dans le premier cas, les enquêteurs ont découvert des fils électriques abîmés par des rongeurs ; dans le second, ils ont constaté un autre « problème électrique pouvant avoir un impact sur la sécurité ».
Pour Élisabeth Borne, les anomalies constatées n’étaient pas suffisamment graves
Invitée sur RTL le lendemain matin des révélations, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, a relativisé la gravité des anomalies constatées, en déclarant que si elles avaient été suffisamment graves, l’EPSF aurait fait cesser les circulations immédiatement.
La ministre a néanmoins admis que ces pannes sont le résultat de « décennies de sous-investissement » et de « décennies de tout-TGV ». « On va être vigilant à ce que les correctifs soient apportés », a-t-elle déclaré.
La non-réparation de ces pannes ne doit cependant pas nous étonner. Dans le rapport annuel 2018 de la SNCF, on peut lire, noir sur blanc, que le programme PRISME, adopté en 2016, prévoit l’installation d’un « management par les risques en vue de prioriser les actions et concentrer les énergies ». Par la même occasion, la SNCF annonce cependant avoir investi 5,1 milliards d’euros en 2018 (tous financements confondus) pour la régénération, la rénovation, la modernisation et le développement du réseau.
Illustration bannière : Un réseau ferré immense à entretenir – © olrat / Shutterstock
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