Suite à la signature par les représentants de trois ministères (Santé, Agriculture et Économie) d’un arrêté sur le logo nutritionnel Nutriscore, il devient utilisable par tout industriel fabriquant des produits alimentaires transformés et des boissons non alcoolisées.
Le Nutriscore : un risque d’utilisation limitée ?
Le logo Nutriscore est appelé à moderniser l’information nutritionnelle sur les produits alimentaires, de façon à ce qu’elle soit compréhensible par l’ensemble des consommateurs et pas seulement par des spécialistes. Son principe est extrêmement simple : chaque produit alimentaire reçoit une note de A (impact très positif sur la santé) à E (impact très négatif sur la santé), chacune des notes ayant par ailleurs sa couleur sur le modèle des feux de signalisation.
À ce jour, six industriels se sont engagés à adopter ce logo cinq couleurs : Fleury Michon, Danone, Mc Cain, ainsi que les enseignes Auchan, Leclerc et Intermarché pour leurs produits en marque distributeur. Cette adoption ne sera pourtant pas immédiate, comme pour Auchan, qui a tenu à préciser dès la signature de l’arrêté que seule une poignée de ses produits en marque distributeur commercialisés en magasin arboreront le Nutriscore avant la fin de l’année, et que son extension à la quasi-totalité des produits ne se fera que début 2019.
Un étiquetage nutritionnel clair, une bataille de longue date
L’élaboration d’un étiquetage nutritionnel alternatif a été souhaité par le Parlement européen et le Conseil européen dès 2002. Le règlement numéro 178/2002 stipule ainsi que « l’un des principes généraux de la législation alimentaire est de fournir aux consommateurs une base pour choisir en connaissance de cause les denrées alimentaires qu’ils consomment et de prévenir toute pratique pouvant induire le consommateur en erreur« .
Cash Investigation (septembre 2016) à partir de 1:19:00
En France, le logo cinq couleurs a été préconisé dès novembre 2013 dans un rapport que le nutritionniste Serge Hercberg a remis au gouvernement. Mais comme l’ont révélé les journalistes de l’émission Cash Investigation diffusée sur France 2 en septembre 2016, les lobbys du secteur agroalimentaire ont fait tout leur possible pour tenter d’empêcher l’adoption du logo Nutriscore, ou du moins, faire en sorte qu’il ne soit pas obligatoire. Il a donc fallu quatre ans pour que les pouvoirs publics puissent l’autoriser.