Des chercheurs de l’Inserm, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, tirent la sonnette d’alarme, dans un rapport publié le 21 octobre. Ils annoncent avoir détecté des problèmes dans l’étiquetage qui a débuté à titre expérimental, le mot « anomalies » figurant en toutes lettres dans leur rapport.
Un quart à un tiers d’étiquetage nutritionnel manquant
Pour l’instant, l’étiquetage nutritionnel est réalisé en test dans une quarantaine de supermarchés français. Les chercheurs de l’Inserm sont allés inspecter cinq de ces supermarchés, en Ile-de-France, et ont été déçus de n’y trouver qu’un étiquetage partiel. En moyenne, seuls les trois quarts des produits affichaient des étiquettes dans le rayon pain, viennoiseries et dans les rayons des produits frais. Au rayon conserves, l’étiquetage nutritionnel chute à 63 %.
L’industrie agro-alimentaire dénonce une enquête partielle et partiale
L’enquête de l’Inserm, réalisée avec le concours de nutritionnistes, et filmée, afin de couper court à toute contestation, a pourtant été sévèrement critiquée par le Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé. Dans un communiqué, il dénonce des « enquêtes sauvages conduites clandestinement », et leur reproche d’être « partiales et partielles ». Seul problème : le FFAS est financé par des fonds privés (entreprises agroalimentaires, enseignes de la distribution, institutions de prévoyance, assureurs santé, etc.), quand l’Inserm est un institut de recherche public et indépendant…
Une autre enquête, réalisée cette fois par une revue spécialisée du secteur distribution et consommation, Linéaire, a pourtant relevé elle-aussi, des anomalies dans l’étiquetage nutritionnel mis en place dans les magasins participant au test, à la demande du ministère de la Santé. La revue parle de « fortes disparités » dans l’affichage, d’un supermarché à l’autre, et déplore des « résultats décevants ».
Pour découvrir les logos testés, lisez notre article : des logos nutritionnels sur les aliments testés dès septembre 2016
L’expérience en cours doit déterminer si les différents étiquetages nutritionnels envisagés par l’industrie agro-alimentaire, en concertation avec le ministère de la Santé, changent les habitudes de consommation des Français. Au total, quatre systèmes d’étiquetage sont testés, dans 40 magasins, partout en France. Ces résultats seront comparés à ceux de 20 magasins « test ».
A lire absolument
Il est important de préciser que les professionnels de l’agroalimentaire ont jusqu’au 16 décembre 2016 pour afficher les étiquetage nutritionnels (selon la réglementation INCO). De plus, de nombreux produits sont exemptés de ces étiquetages comme par exemple une surface d’étiquetage trop petite…