Alors que plus d’un terrien sur deux a pris l’avion l’an dernier (4,3 milliards de passagers), la honte de prendre l’avion gagne du terrain. Loin d’être un épiphénomène réservé aux plus engagés d’entre nous, cette tendance venue tout droit de Suède porte même un nom : le flygskam.
L’avion pollue 45 fois plus que le train
À voyage équivalent, l’avion est en tête des modes de transports les plus polluants et le secteur aérien représente à lui seul environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
Pour calculer l’empreinte climatique de l’avion, les scientifiques utilisent comme ordre de grandeur les émissions de CO2 par voyageur au kilomètre. La pollution engendrée par un voyage en avion permet ainsi d’affirmer qu’un kilomètre parcouru avec ce mode de transport est 45 fois plus polluant qu’avec le TGV selon les données de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).
Partir en voyage la conscience tranquille
La question de l’avion est un sujet sensible et souligne la contradiction d’une partie de la population qui est tiraillée entre convictions écologiques et pratique. Que ce soit pour des raisons professionnelles ou pour visiter des contrées plus lointaines, l’avion représente bien souvent l’unique façon de voyager.
Pourtant, il existe de nombreuses solutions pour réduire son empreinte carbone. Si vous n’avez pas le choix de prendre l’avion, la première solution consiste à voyager léger. Selon Air France, 1 kilogramme en moins à bord sur tous les avions de la compagnie permet d’économiser environ 69 tonnes d’émissions de CO2 par an !
Par ailleurs, plusieurs compagnies aériennes proposent désormais de compenser son empreinte carbone lorsque l’on réserve un billet d’avion et de nombreux simulateurs sont accessibles sur Internet pour connaître son impact comme le simulateur d’empreinte carbone de la fondation GoodPlanet.
Choisir des modes de transports alternatifs
Prendre l’avion moins souvent, ou arrêter de prendre l’avion, c’est le geste le plus efficace pour diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. Si vous souhaitez couvrir des distances inférieures à 1.000 km, privilégiez plutôt le train, les transports en commun (bus, covoiturage) voire le voyage en cargo.
Lorsque l’on décide de voyager, le plus important est de se poser les bonnes questions. Ce voyage est-il justifié ? Peut-il être évité ? Chacun peut en répondre selon son meilleur jugement. Alors avant de partir, pesez le pour et le contre de chaque trajet. Si des solutions alternatives se présentent à vous, saisissez-les !
Illustration bannière : avion écolo ? – © Sergey Tinyakov
Effectivement conclure votre article par « Chacun peut en répondre selon son meilleur jugement » n’est pas une solution très responsabilisante pour chacun d’entre nous, mais celui qui n’a jamais pris l’avion ne peut être jugé coupable de « voir ce que c’est »!!! qui lui jetera la pierre, pas moi j’ai déjà vu ce que c’est!!! mais la nuance est peut-être à ne pas multiplier les vols d’un week-end ou 3 /4 jours qui alourdissent le bilan carbone. Partir, oui, à condition de le faire au moins pour 15 jours. Moi j’ai choisi: plus d’avion!!! la France et l’Europe nous offre de magnifiques contrées ( à condition qu’on arrete de les détruire)
Bonjour,
Selon moi, conclure votre article par « Chacun peut en répondre selon son meilleur jugement » est une façon de laisser la porte ouverte à des décisions purement subjectives et égoïstes (notre jugement est rarement défini selon l’intérêt général).
En effet, l’avion doit être (re)considéré comme l’ultime solution de mobilité:
* Pour les vacances, doit on absolument partir visiter des contrées lointaines alors que notre pays (et l’Europe) nous offre tant de lieux magnifiques ?
* Pour le travail, les avancées technologiques nous mettent à disposition pléthore de solutions efficaces permettant d’éviter les déplacements (télé et/ou audio conférence par exemple. De plus ces déplacements ont des impacts aussi sur notre santé.
Étant donné que les jugements sont souvent orientés selon des critères économiques, il ne faut plus hésiter à (sur)taxer les billets d’avion de voyageurs qui auraient pu éviter ce mode de déplacement.
Cdt