L’extension de Monaco sur la mer
Interview de Marie-Pierre Gramaglia, Conseiller de Gouvernement pour l’Equipement, l’Environnement et l’urbanisme
ConsoGlobe – Gagner du terrain sur la mer n’est pas une nouveauté pour le Rocher. Avez-vous du mal à l’heure actuelle à répondre à la demande en termes de logement ?
Nos prévisions de croissance démographique, qu’il s’agisse de la population résidente ou de l’emploi, requierent la création de 350.000 m² de planchers par décennie.
La stratégie du Gouvernement en matière d’urbanisation de la Principauté doit satisfaire aux besoins de logements des monégasques, de programmes résidentiels privés, d’équipements publics (santé, culturel, sportif, éducatif…), de planchers d’activités économiques (surfaces de bureaux, commerces, hôtellerie), d’infrastructures (routières, portuaires, parkings, réseaux…).
Plusieurs projets majeurs sont aujourd’hui en chantier ou à l’étude pour répondre à ces besoins, notamment par l’urbanisation des anciens terrains SNCF, qui voit la réalisation d’immeubles d’habitations, de surfaces de bureaux, d’équipements publics.
En 2008, un projet d’extension avait déjà été lancé par le Prince Albert mais ce dernier avait été abandonné sur fond de crise économique. Mais, également au vu des voix qui s’élevaient chez les écologiques, n’est-ce pas ?
Comme vous le rappelez, en 2008 le contexte économique mondial s’était brusquement détérioré. S.A.S. le Prince avait décidé d’arrêter le projet d’extension de notre territoire sur la mer dont le coût était estimé entre 5 et 10 milliards d’euros – en raison de la crise économique et de garanties insuffisantes pour l’environnement.
La 1ère étape sera la construction d’une immense « dalle » sous-marine d’un coût d’un 1 Milliard €
Les conditions ne permettaient pas de lancer un projet d’une telle envergure. D’autant que toutes les garanties nécessaires – autant financières qu’environnementales – n’étaient pas réunies pour prendre une décision.
Le territoire monégasque dispose de plusieurs endroits protégés : est-ce difficile de mener à bien cette avancée sur la mer, sans risquer de nuire à ses environnements propices à la protection de l’environnement ?
Sur ce point, les instructions de S.A.S. le Prince sont très fermes et j’ajouterai, irrévocables : la réalisation de ce quartier est encadrée de contraintes fortes qui tiennent au respect de l’environnement marin et des réserves proches, ainsi qu’à la gestion durable de l’énergie et des déchets. Ainsi, il est demandé qu’une étude d’impact complète soit réalisée sur l’ensemble des phases de projet (chantier, état définitif). Il s’agit là d’une composante essentielle de la conception du projet.
Les points centraux sont : un inventaire rigoureux et précis des composantes environnementales du site ; une évaluation de tous les impacts à court, moyen et long termes ; l’introduction au projet des mesures réductrices et éventuellement compensatoires.
De plus, le quartier à réaliser doit être un éco-quartier, éco-conçu, avec un Système de Management Environnemental (S.M.E.) garantissant que toutes les constructions et les espaces publics seront étudiés en intégrant les préoccupations de développement durable.
L’extension sera accessible aux véhicules à moteur mais restera principalement dédiée en surface aux usages piétonniers et aux modes doux.
Le projet d’extension lancé en 2008 comptait sur une dizaine d’hectares. L’actuel est plus modeste, avec 5 à 6 hectares gagnés sur la mer : cela veut-il dire que d’autres avancées seront à prévoir à l’avenir ?
Si l’on se réfère à l’Histoire de notre pays, son urbanisation débute vers 1860 avec la création de Monte Carlo. Ces dernières décennies, 3 opérations ont façonné le littoral actuel : la création, l’extension et la protection du port Hercule ; la création des plages du Larvotto et du terre-plein du Sporting ; l’emprise sur la mer du quartier de Fontvieille pour un total de 55 hectares gagnés sur la mer.
L’on ne peut donc préjuger aujourd’hui de ce que sera l’avenir de la Principauté en matière d’urbanisation.
L’évolution des techniques offshore ouvrira peut-être dans le futur des perspectives nouvelles. Aujourd’hui, l’urbanisation de notre pays se poursuit principalement à l’intérieur de ses limites terrestres en développant des programmes sur les réserves foncières ; en reconstruisant la ville sur la ville, par la démolition des immeubles vieillissants, qui ne sont plus adaptés et n’ayant aucun caractère patrimonial et bien sûr à travers le projet d’extension sur la mer.
Pouvez-vous nous donner une estimation des coûts que cette extension sur la mer va occasionner ?
La superficie de l’extension représenterait environ 6 hectares. Elle permettrait la construction d’une surface vendable hors espaces extérieurs tels que loggias, terrasses, balcons, jardins privatifs, représentant environ 60.000 m², pour des hauteurs comprises entre 6 et 10 niveaux.
Ce quartier devrait comporter des logements de très grand luxe, des commerces, des bureaux et des équipements publics. Parmi ceux-ci figure un port d’animation d’environ 30 à 40 anneaux.
Le coût estimé des infrastructures pour la réalisation de l’extension (hors superstructures) est d’environ 1 milliard d’euros ttc.
Bravo super article je vais m’en servir pour un exposé.Moi je trouve ça fascinant qu’on arrive à prendre autant de terrain sur la mer en plus ils en ont besoin mais je suis d’accord avec Alexandra pourquoi faire un port alors qu’ils ont besoin de logements?Je suis en 6ème et l’article est très compréhensible!bravo
pourquoi faire un port sur ces 5 à 6 hectares, si, soi-disant, ils sont en manque de logements !!!
Je suis d’accord
2 000 000 m² avec 16 000 hab/m² faites le calcul
Par km2
merci de votre réponse
mais ils ont corrigés
hier il était écrit « Avec plus de 16 000 habitants au m2 »
ce qui est impossible !!
plus peuplé que la terre même → 32000000000 habitants
Good bye environnement et réserves naturelles !!!
Monaco est donc plus peuplée que la France avec 16000 habitants au m2
Bravo
Quand on ne connait pas sa langue on s’abstient de commentaires:il n’est pas écrit que Monaco est plus peuplée que la France mais qu’elle a la DENSITE de population la plus forte du monde. Nuance.