Ce n’est pas que pour les jours de grève : le télétravail est peut-être pour vous. Mais à quelles conditions ?
Envie de faire du télétravail ? Un refus de l’employeur à motiver
S’il est bien un jour où les Franciliens ont farouchement envie de passer au télétravail, c’est bien un jour de grève RATP. Mais la confiance ne règne pas toujours, et nombreux sont les employeurs à se méfier encore du concept, ou de leurs collaborateurs.
Pourtant, de nombreux salariés sont éligibles à un aménagement de leur contrat ouvrant droit au télétravail. Le principe, lui, est littéralement plébiscité : désormais, 29 % d’entre eux disaient y avoir eu recours en 2018, contre 25 % en 2017, selon un sondage réalisé par Malakoff Médéric Humanis.
Encore faut-il parvenir à se mettre d’accord entre employeur et employé. Dans l’idéal, l’article L1122-9 du Code du travail prévoit sa mise en place dans le cadre d’un accord collectif ou d’une charte. Mais un simple accord entre employeur et salarié peut suffire. À l’inverse, malheureusement, votre patron a tout-à-fait le droit de refuser que vous travailliez à distance, à condition toutefois de motiver son refus.
Plus de frontières entre personnel et professionnel
Mais si seulement un tiers des Français a pour l’instant recours au télétravail, l’évolution de la technologie – l’omniprésence des e-mails, des serveurs d’entreprise et des liaisons sécurisées (les VPN, réseaux privés virtuels) – vers les outils professionnels, associée à l’explosion du haut débit et de la fibre, a complètement changé la donne.
Aujourd’hui, rien de plus simple que de travailler n’importe quand, de partout. D’ailleurs, pour 59 % des 15-24 ans, c’est une évidence : ils se verraient bien bénéficier du télétravail, selon le baromètre Mazars et OpinionWay publié en janvier 2019.
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Plus encore, le smartphone, mais aussi la tablette et l’ordinateur portable, ont littéralement gommé la frontière entre sphère personnelle et sphère professionnelle. De même qu’il est toléré de – raisonnablement – effectuer des tâches personnelles depuis son bureau, il semble aujourd’hui évident pour un employeur que vous installiez votre messagerie professionnelle sur votre smartphone, et que vous répondiez à des messages en dehors des heures de bureau. Bien que n’étant pas considéré comme des heures supplémentaires, alors que ne pas répondre ou ne pas être joignable est de moins en moins toléré, n’est-ce pas déjà en soit, de facto, une forme de télétravail ?
Jouez la carte de la productivité
Mais que faire si votre employeur persiste à vous refuser une part de télétravail dans votre agenda hebdomadaire ? Le premier argument, notamment en cas de temps de transport élevé, est d’insister sur le fait que vous allez travailler plus, remplacer un temps de transport par une période opérationnelle supplémentaire. Mettez le gain de productivité, mais aussi de place au bureau, et la réduction du stress et de la fatigue en avant.
Autre piste : même si comparaison n’est pas raison, rechercher des cas d’école comparables au sein de votre entreprise. On ne peut refuser à l’un, sauf à le discriminer, ce que l’on permet à l’autre. Reste ensuite à discuter de la motivation du refus.
Dernier argument plaidable, en ces temps de défense de la nature : un usage plus réduit de votre véhicule, et une contribution active au fait de sauver la planète… par le télétravail.
Illustration bannière : Quelques jours par semaine en télétravail peuvent rendre service- © Zivica Kerkez