Faire planter des arbres aux collégiens, une fausse bonne idée ?

Et si chaque élève plantait un arbre afin de contribuer à lutter contre le changement climatique ? C’est en quelque sorte ce qu’a proposé le président de la République dans une récente interview, le 4 septembre dernier.

Un milliard d’arbres en France en dix ans

« Je veux qu’on ait dès la sixième de cette année […] des élèves qui plantent des arbres », a-t-il déclaré. Sur le principe, cela sonne comme une bonne idée : que chaque collégien français plante un arbre afin de lutter concrètement contre le changement climatique. Objectif à atteindre : avoir planté un milliard d’arbres en France en dix ans. Un cap d’autant plus logique, au lendemain des effrayants incendies en Gironde l’an passé.

Bien sûr, les forêts ne peuvent qu’être utiles. D’abord en termes de biodiversité, avec près de 200 essences d’arbres différentes et une multitude d’espèces animales et végétales. Ensuite en matière de photosynthèse, les arbres rejetant de l’oxygène et captant du dioxyde de carbone. En 2021, les vastes forêts de notre pays ont séquestré environ 30 millions de tonnes d’équivalent CO2.

Un milliard d'arbres en France en dix ans

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Des essences diversifiées, et plantées au bon endroit

Pour autant, le nombre ne fait pas le résultat, et planter des arbres ne veut pas dire créer une forêt. Ne pas déboiser serait déjà un bon premier réflexe en soi. Mais aux-delà, replanter des parcelles de forêts en monoculture ne constitue pas un exemple de biodiversité. Il faudrait donc, a minima, que les arbres plantés par les collégiens soient issus d’essences diversifiées. Sachant que chacune ne captera pas autant de gaz à effet de serre.

Planter pour planter n’est donc pas la panacée pour capter du CO2. D’autant plus que le lieu où ces arbres seront plantés compte tout autant, sinon plus encore. En effet, les sols séquestrent en fait trois fois plus que l’atmosphère et la végétation réunies. Il faudra donc choisir avec soin l’endroit où seront plantés les arbres des collégiens.