Du 20 au 26 avril 2020, le collectif Fashion Revolution renouvelle sa campagne de sensibilisation annuelle, la Fashion Revolution Week, pour rappeler qu’une grande partie des vêtements que nous voyons dans les magasins des pays développés sont toujours fabriqués en Asie, dans des conditions dangereuses et inhumaines.
Fashion Revolution Week – Les conditions de travail indignes sont toujours une réalité
Le 24 avril 2013, au Bangladesh, s’effondrait le Rana Plaza, un immense atelier de confection où des salariés sous-payés fabriquaient, dans des conditions indécentes, des vêtements pour une multitude de marques occidentales. L’accident a emporté la vie de 1.127 personnes et a fait 2.500 blessés. Depuis, c’est devenu le symbole de l’hypocrisie de la promesse des vêtements bon marché.
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Cependant, malgré les efforts de la communauté internationale, les mauvaises conditions de travail restent un grave problème dans le monde de la mode.
Selon les recherches de Free2work, qui évalue les conditions de travail dans les ateliers de confection et attribue aux marques une note de A à D, aucune grande marque ne peut aujourd’hui se vanter d’un A ou même d’un B. Adidas, Zara et Bershka ont ainsi reçu un C, tandis que H&M, Abercrombie & Fitch, Tommy Hilfiger et Cheap Monday écopent d’un D (évaluation de 2017).
N’oublions pas qu’alors que le monde traverse une crise sanitaire à cause de la pandémie de Covid-19, les commandes des enseignes de fast-fashion ont été annulées brutalement ou non-payées. Résultat : des millions d’ouvrières et d’ouvriers se retrouvent au chômage et pour beaucoup dans l’extrême pauvreté… Alors les organisateurs appellent à « commencer à reconstruire une industrie de la mode qui valorise les gens plutôt que la croissance et le profit » dès la sortie de cette crise ! Nous avons aussi notre part à jouer.
Confection de vêtements : pensez à l’impact environnemental
Le collectif Fashion Revolution rappelle également que la confection de vêtements a un impact environnemental très important. 2.720 litres d’eau sont par exemple nécessaires pour fabriquer un T-shirt, soit l’équivalent de ce qu’une personne boit en 3 ans.
La confection d’un jean nécessite quant à lui 750 litres d’eau. Et si l’on considère l’impact en termes de rejets de CO2, c’est 1,5 tonne par an et par ménage, soit l’équivalent de 6.000 trajets en voiture !
Repondez à notre sondage, avez-vous déjà fait votre fashion revolution ?
Face à ces statistiques, le collectif recommande de se demander avant chaque achat si on a vraiment besoin d’une nouvelle tenue, et si les vieux vêtements qui restent au fond du placard pourraient être réparés ou remis au goût du jour d’une manière créative.
La Fashion Revolution Week oeuvre à éveiller les consciences sur notre manière de consommer les vêtements et appelle les marques à plus de transparence. La campagne 2020 s’articule autour du thème : « Consommation de masse : la fin d’une ère » tout en mettant l’accent sur l’importance du travail équitable et décent, la protection de l’environnement et l’égalité des sexes.
Alors vous-aussi, qui aimez la mode et vous préoccupez de l’impact de votre consommation, vous pouvez interpeler vos marques préférées toute cette semaine, pour leur demander plus de transparence et de solidarité : chaque jour, choisissez une pièce dans votre garde-robe, prenez-vous en photo avec l’étiquette apparente et postez-la sur les réseaux sociaux avec le hashtag #WhoMadeMyClothes en identifiant la marque en question.
Article mis à jour et republié