Boîtes à pizza, de pâtes ou pour hamburgers : les matières utilisées dans certains de ces emballages seraient nocives pour notre santé. Tel est le constat que tirent des chercheurs américains, après avoir testé 400 échantillons d’emballages issus de 27 chaînes de restauration rapide différentes.
L’acide perfluorooctanoïque, un composant très nocif
Le danger proviendrait des substances fluorées, qui sont rajoutées au papier et au carton pour les rendre imperméables à la graisse. Les emballages pour pain et desserts seraient le plus touchés : 56 % d’entre eux contiendraient ces substances réputées être des perturbateurs endocriniens et provoquer des troubles du développement, de la fertilité, de la thyroïde, voire augmenter le risque de cancer. Les emballages pour sandwiches et burgers sont également très touchés : 38 % d’entre eux en contiendraient. La papier à frites en contiendrait également dans 20 % des cas, peut-on lire dans cette étude publiée dans la revue Environmental Science and Technology Letters.
Un composant en particulier, l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), a déjà été estimé nocif par l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) en 2011. À la suite de cette révélation, plusieurs grands groupes américains ont déclaré arrêter son utilisation dans les emballages. Il a été remplacé par d’autres substances. Mais celles-ci n’ont pas encore fait l’objet d’études approfondies : leur potentiel de nocivité reste donc inconnu.
Composants nocifs dans les emballages alimentaires : des procès en justice, mais peu de résultats
L’acide perfluorooctanoïque, trouvé dans la moitié des emballages alimentaires en papier et 20 % des emballages en carton aux États-Unis, est le même composant qui est utilisé pour rendre les moquettes résistantes aux taches, les poêles et casseroles anti-adhésives et les vêtements imperméables. Le risque de contamination tient au fait que les rebords de ces emballages (et ce n’est pas surprenant) entrent en contact avec la nourriture.
En octobre 2015, le tribunal de l’État d’Ohio, aux États-Unis, a déjà condamné le chimiste américain DuPont pour avoir contaminé pendant 50 ans les réserves d’eau potable avec ce composant. L’usine a dû régler 1,6 million de dollars à la survivante du cancer à l’origine de ce procès.
En Europe, ces composants ne sont toujours pas interdits. Plusieurs pays, dont la France, ont attaqué la Commission européenne pour inaction, obligée désormais de prendre des mesures dans des délais « raisonnables ».
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