Le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) a toujours fait partie du paysage et peut vraiment être considéré comme ayant une valeur patrimoniale de ce seul fait, mais aussi parce que son vol est immanquable et très reconnaissable. Explorons ensemble nos campagnes à la rencontre du faucon crécerelle… pour mieux protéger cet oiseau emblématique de notre biodiversité ordinaire.
Généralités sur le faucon crécerelle
De Paris aux campagnes les plus reculées, des milieux clairement montagneux aux bords de mer en passant par les lisières de forêt, les faucons crécerelles affectionnent tous les genres de milieux ouverts ou semi-ouverts.
D’une envergure d’environ 70 cm pour une longueur pouvant aller jusqu’à 40 cm, les femelles sont sensiblement plus lourdes que les mâles, mais les uns comme les autres avoisinent donc grosso modo la taille d’un pigeon.
Le faucon crécerelle possède un régime alimentaire très exclusif : il se focalise grandement sur les micro-mammifères, et en particulier les campagnols. En cela il est d’ailleurs à considérer comme un auxiliaire de culture, car, non contents de ne pouvoir occasionner de dégâts aux activités humaines, ils les aident à lutter contre les pullulations de rongeurs.
Si un spécimen de 23 ans a été observé dans la Nature grâce à une bague, cette espèce est cependant soumise à un fort taux de mortalité naturelle. Leur première année de vie les faucons crécerelle accusent un taux de mortalité de 60 à 70 %, puis 30 ou 40 % l’année d’après.
Particularités du faucon crécerelle
Comme nous le laissions entendre en introduction, le faucon crécerelle possède une particularité reconnaissable parmi toutes : son vol stationnaire.
Non content d’être propre à ce rapace, ce vol dit du « Saint Esprit » à cause de la silhouette en forme de croix qu’il prend alors, est d’une efficacité redoutable.
En effet, ce vol le voit accroître considérablement sa capacité à repérer des proies en milieu ouvert sans avoir besoin de se percher sur quoi que ce soit, contrairement à nombre de ces congénères.
On imagine l’avantage que cela peut lui procurer, dans une certaine mesure, dans des paysages agricoles de moins en moins pourvus en haies ou en arbres champêtres.
Statut de protection
Classée en Annexe II de la CITES sur la réglementation du commerce d’espèces sauvage, l’espèce est considérée en « préoccupation mineure » par l’UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature).
Les menaces qui planent sur le faucon crécerelle
Les données disponibles quant à l’état des populations de l’espèce ne permettent pas de se projeter clairement sur sa santé. Malgré de manque d’information, il existe cependant un consensus sur le fait que la population générale est en déclin « modéré »…
La disparition de son milieu naturel
L’heure n’étant plus aux prairies de fauche dans la plupart de nos régions alors même qu’elles constituent un milieu particulièrement propice pour le faucon crécerelle et sa recherche de nourriture, ce dernier est obligé de s’adapter.
Il en va de même de la raréfaction des friches en tous genres, autres lieux de chasse privilégiés.
L’agriculture et ‘élevage
Comme pour de nombreuses espèces, le remembrement et l’agrandissement des parcelles à perte de vue cassent les dynamiques écosystémiques, ce qui mène la vie dure au faucon.
Il semblerait également, et sans trop de doutes que l’utilisation massive de vermifuge chez les bovins en pâture, ayant un impact négatif sur la présence d’invertébrés, pourrait également nuire sur la présence de faucons.
Et le reste
Il existe de nombreuses raisons à la mortalité des faucons crécerelle, sans toutefois mettre l’espèce en péril, elles viennent « seulement » accentuer des phénomènes plus lourds cités dans les points précédents.
L’ingestion de rodenticides à travers des rongeurs empoisonnés, les collisions routières ou même les tirs de braconniers sont ainsi quelques exemples.
Comment aider le faucon crécerelle ?
Voilà une espèce aussi répandue que mal connue dans sa dynamique de population ce qui est et va devenir d’autant plus dommageable. Il nous en faut en apprendre plus autant sur leur présence, sur leur nombre et sur les vecteurs de mortalité pour pouvoir régler au diapason des programmes de gestion de qualité.
N’hésitez donc pas à vous tenir informer quant à l’état des animaux proches de chez vous et monter un peu en compétences en participant activement à la collecte de données via l’observatoire collaboratif des rapaces diurnes.
Ajouter une pierre à l’édifice est à votre portée !