Cette étude vient confirmer scientifiquement l’idée présente depuis toujours dans l’imaginaire collectif : les femmes parviennent mieux à communiquer que les hommes grâce à leur meilleure compréhension du spectre non-verbal.
Une méthode simple pour un résultat scientifiquement valide
Que ce soit en amour, en amitié ou dans des contextes professionnels, les femmes communiquent mieux que les hommes. Cela, grâce à leur meilleure compréhension de la communication non-verbale, vient de conclure la chercheuse britannique Lucy Livingston. Dans son projet de recherche, elle s’est penchée sur ce qu’elle appelle le « mind-reading » (littéralement « lecture des pensées d’autrui ») (1). Ce savoir-faire, que la quasi-totalité des gens possèdent, est différent de l’empathie. Le mind-reading est la capacité d’une personne à se dire « Michel est bien celui qui a cassé le vase, même s’il ne l’avoue pas », tandis que l’empathie est « Michel a honte d’avoir cassé le vase ».
Une nouvelle approche de la « lecture de l’esprit »
Pour arriver à cette conclusion, même si cela pourrait paraître simpliste comme méthode de recherche, Lucy Livingston a demandé à 4.000 personnes des deux sexes de noter, sur une échelle de 1 à 4, leur accord ou désaccord avec les affirmations suivantes :
- « Je trouve facile de me mettre à la place d’une autre personne »
- « Je trouve parfois difficile de voir les choses du point de vue d’une autre personne »
- « J‘essaie parfois de mieux comprendre mes amis en imaginant la situation de leur point de vue »
- « Je comprends normalement le point de vue d’une autre personne, même s’il diffère du mien »
Réorienter l’aide aux personnes autistes et entraîner l’intelligence artificielle
Verdict : les réponses fournies par des femmes montraient toujours une meilleure communication du non-verbal, comparé aux réponses fournies par les hommes. Selon Lucy Livingston, cette capacité de « lecture de la pensée » a longtemps été confondue avec l’empathie, y compris lorsqu’il s’agissait d’aider les personnes autistes. Ces dernières ont des difficultés tant à « lire de la pensée » que percevoir les émotions des autres, deux savoir-faire différents qui requièrent chacun sa propre approche.
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Même si le travail de recherche de Lucy Livingston ne nous éclaire pas sur les raisons qui conduisent les femmes à mieux percevoir le spectre non-verbal (une question qui pourrait faire le thème d’un autre projet de recherche), cette connaissance démontrant que les femmes sont objectivement plus douées pour la communication non-verbale pourrait pousser certaines entreprises ou services à réorienter leur stratégie de recrutement, lorsqu’il s’agit de recruter des négociateurs par exemple. À plus long terme, la « lecture de la pensée » est un sujet de recherche dont la communauté scientifique a tout intérêt à s’emparer pour essayer d’apprendre à l’intelligence artificielle (on pense à Google Home et Alexa) à lire la communication non-verbale de leur interlocuteur humain.
Illustration bannière : © bbernard
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