Publiée le 12 décembre 2017, une étude s’interroge sur l’avenir de la filière du bio en France. Cette mutation engendrera-t-elle une adaptation ou un renoncement à ses principes originels ?
La France importe 29 % des produits bio pour répondre à la demande
Le marché du bio est en pleine expansion et connaît un succès croissant. Selon la société d’assurance-crédit Coface (Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur)(1), la France est le troisième marché mondial du bio derrière les États-Unis et l’Allemagne. En 2015, Il atteignait 5,9 milliards d’euros soit 7 % du marché total et devrait atteindre environ 8 milliards en 2017.
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Revers de la médaille : la France peine à satisfaire la demande et 29 % des biens sont importés. Pour la Coface, il y aurait une raison : « trop peu d’entreprises en France se sont converties au bio ». Ainsi, aujourd’hui l’offre n’arrive pas à répondre à la forte demande et la consommation de produits alimentaires bio aurait même été limitée par le manque d’approvisionnement au premier semestre 2017 selon les estimations de l’Agence bio.
Quelles conséquences pour les exploitations bio si elles s’agrandissent ?
Conséquences de ce déséquilibre entre l’offre et la demande : certains produits cultivables en France sont importés. C’est le cas des céréales, des produits laitiers, de la viande ou les fruits et légumes tempérés. Ils viennent s’ajouter à des produits déjà importés pour des raisons climatiques (thé, café, cacao, ananas, olives…). Par conséquent « l’essor de la consommation de produits bios entraînera nécessairement une mutation de la filière, qui sera tantôt interprétée comme une adaptation, tantôt comme un renoncement à ses principes originels », estime la Coface.
La mutation du secteur bio semble inévitable. Parmi les changements évoqués se trouvent le recours à l’innovation ainsi que l’augmentation de la taille des exploitations. Cette dernière fait craindre à certains agriculteurs français une ressemblance avec l’agriculture conventionnelle dite « intensive ». Ils s’interrogent sur l’avenir de l’agriculture bio et la préservation de ses grands principes comme les circuits courts, la faible empreinte carbone…
Illustration bannière : Légumes bio © EQRoy / Shutterstock
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Mais à quel prix pour qui? La mutation et le maintien des exploitations en bio coûte cher en aides aux contribuables et surtout à ceux qui n’en consomme pas. Le bio ne serait il pas « rentable »? Donc pas viable dans une économie libérale. A moins que ceux qui en consomment paient le juste prix.