Filtres à microplastiques dans les lave-linge : le décret d’application prendra du retard

La mise en place de filtres à microplastiques sur les lave-linge, prévue par la loi Agec, est reportée faute de décret. Si l’obligation d’équipement des machines ne sera pas respectée dès janvier 2025, d’autres solutions plus efficaces commencent à émerger pour limiter cette forme de pollution croissante.

Rédigé par Anton Kunin, le 27 Dec 2024, à 9 h 00 min
Filtres à microplastiques dans les lave-linge : le décret d’application prendra du retard
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Il faut aussi dire que, bien que les filtres puissent capter une partie des microfibres, leur efficacité reste limitée, et plusieurs experts considèrent qu’ils ne suffisent pas à résoudre le problème à eux seuls.

Impasse gouvernementale oblige, le décret relatif aux filtres à microplastiques devra sans doute attendre

Les microplastiques issus des textiles synthétiques représentent un enjeu majeur pour l’environnement et la santé humaine. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi Agec) du 10 février 2020 prévoyait l’intégration de filtres dans tous les lave-linge neufs à partir du 1er janvier 2025. Cependant, à quelques jours de l’échéance, le décret attendu par les industriels n’a toujours pas été publié. Cela signifie donc que l’entrée en vigueur de cette obligation est repoussée.

En effet, lors d’un cycle de lavage, les tissus synthétiques comme le polyester et le nylon libèrent des microfibres minuscules qui échappent souvent aux filtres du lave-linge. Ces particules, invisibles à l’oeil nu, se retrouvent dans les eaux usées et finissent par polluer les océans, où elles sont ingérées par les organismes marins. Ce phénomène a un impact sur la nature et peut avoir des répercussions sur la chaîne alimentaire. De plus, ces microfibres peuvent contenir des produits chimiques nuisibles, exacerbant ainsi les impacts environnementaux.

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Les filtres à microplastiques, une solution somme toute imparfaite

Impasse gouvernementale actuelle mise à part, il faut bien dire que les filtres à microplastiques ne représentent pas une solution idéale. Ces filtres nécessiteraient un entretien rigoureux par les utilisateurs, ce qui pourrait décourager leur adoption massive. D’autre part, l’efficacité de ces filtres n’a pas encore été évaluée de manière satisfaisante. En effet, les scientifiques pointent des lacunes dans la capacité des filtres à retenir les fibres les plus fines, notamment celles qui se libèrent au moment même de la fabrication des vêtements. Ainsi, l’Inspection générale de l’environnement (IGEDD) suggère que l’écoconception des textiles soit priorisée pour réduire l’usage de matériaux synthétiques, plus polluants, et favoriser des pratiques de fabrication durables.

Plusieurs acteurs du secteur du textile suggèrent d’ailleurs d’ores et déjà de repenser l’écoconception des vêtements, en privilégiant des fibres naturelles ou biodégradables et en réduisant la proportion de textiles synthétiques. Certaines initiatives se concentrent également sur le lavage préventif à l’échelle industrielle, avant la mise en vente des produits, pour limiter la libération de microfibres lors des premiers lavages. En parallèle, des dispositifs comme des filtres à microfibres externes, qui peuvent être installés sur les lave-linge existants, apparaissent comme des solutions transitoires intéressantes, bien que leur efficacité dépende également d’un entretien rigoureux.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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