Cirque : vers la fin de l’exploitation des animaux sauvages ?

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé entre autres la fin des animaux sauvages dans les cirques itinérants et la fermeture des élevages de fourrures de visons d’Amérique.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 30 Sep 2020, à 10 h 37 min
Cirque : vers la fin de l’exploitation des animaux sauvages ?
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La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a présenté mardi 29 septembre plusieurs mesures pour garantir le « bien-être de la faune sauvage captive ».

La fin des animaux sauvages dans les cirques itinérants

La ministre a présenté ses mesures lors d’une conférence de presse mardi 29 septembre, elle en a profité pour appeler un changement de mentalité : « Il est temps que notre fascination ancestrale pour ces êtres sauvages ne se traduise plus par des situations où l’on favorise leur captivité par rapport à leur bien-être ».

Parmi les mesures présentées, la fin des spectacles avec des animaux sauvages dans les cirques itinérants. L’interdiction se fera progressivement, pour permettre un temps d’adaptation des cirques ou le placement des animaux dans des zoos ou des sanctuaires animaliers. La mesure ne concernera que les cirques itinérants, les cirques sédentarisés peuvent continuer à posséder des animaux sauvages si leurs conditions de captivité sont conformes à celles en vigueur pour les zoos.

Les delphinariums sont aussi visés par de nouvelles mesures. Sur le territoire français il n’en existe que trois : Marinaland, le Parc Astérix et la Planète Sauvage. Les annonces de Barbara Pompili prévoient l’interdiction d’en créer de nouveaux. Les parcs existants ne pourront pas accueillir de nouveaux résidants (dauphins ou orques) et ne pourront plus permettre leur reproduction en captivité. À terme si les infrastructures ne permettent pas un espace suffisant aux cétacés, ces derniers pourraient trouver une place dans un « sanctuaire » dédié. Cependant, la ministre prévient qu’une telle entreprise pourrait prendre entre sept et dix années.

Des métamorphoses structurelles appuyées financièrement par l’État

animaux sauvage captivité

Le cirque doit se réinventer – © Ankor Light

Autre mesure : l’interdiction d’ici cinq ans des élevages de visons d’Amérique pour leur fourrure. Les mesures annoncées par la ministre de la Transition écologique vont demander aux cirques et delphinarium de gros efforts pour se métamorphoser. C’est pourquoi Barbara Pompili a annoncé une enveloppe de huit millions d’euros. « On leur demande de se réinventer, ça va être une période où ils vont avoir besoin de soutien, l’État va être à leurs côtés ».

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Si la nouvelle a ravi les défenseurs de la cause animale, il n’en va pas de même pour les principaux intéressés, cirques, delphinariums et fourreurs, qui s’insurgent face à ces mesures. Sur l’antenne d’Europe 1, Roger Falque, patron du cirque « La piste aux étoiles », a exprimé sa colère : « Aujourd’hui, madame Pompili arrive et raye une vie de travail, c’est honteux ».

Du côté de Marineland on juge l’aide de l’État « ridicule » face au sacrifice demandé. Pascal Picot, patron du célèbre delphinarium d’Antibes, a fait le calcul : avec une centaine de CDI, 160 personnes employées en CDD et 500 saisonniers, les aides du gouvernement ne représenteront pas grand chose par tête : « Ça fait 400 euros par licenciement ».

Illustration bannière : Des mesures en faveur des animaux en captivité – © Norenko Andrey
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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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