La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a présenté mardi 29 septembre plusieurs mesures pour garantir le « bien-être de la faune sauvage captive ».
La fin des animaux sauvages dans les cirques itinérants
La ministre a présenté ses mesures lors d’une conférence de presse mardi 29 septembre, elle en a profité pour appeler un changement de mentalité : « Il est temps que notre fascination ancestrale pour ces êtres sauvages ne se traduise plus par des situations où l’on favorise leur captivité par rapport à leur bien-être ».
Parmi les mesures présentées, la fin des spectacles avec des animaux sauvages dans les cirques itinérants. L’interdiction se fera progressivement, pour permettre un temps d’adaptation des cirques ou le placement des animaux dans des zoos ou des sanctuaires animaliers. La mesure ne concernera que les cirques itinérants, les cirques sédentarisés peuvent continuer à posséder des animaux sauvages si leurs conditions de captivité sont conformes à celles en vigueur pour les zoos.
un cirque allemand utilise des hologrammes incroyables pour une expérience magique sans cruauté pic.twitter.com/eRBVEhaKh5
— Bati 🇨🇴🔅 (@acl_bati) September 29, 2020
Les delphinariums sont aussi visés par de nouvelles mesures. Sur le territoire français il n’en existe que trois : Marinaland, le Parc Astérix et la Planète Sauvage. Les annonces de Barbara Pompili prévoient l’interdiction d’en créer de nouveaux. Les parcs existants ne pourront pas accueillir de nouveaux résidants (dauphins ou orques) et ne pourront plus permettre leur reproduction en captivité. À terme si les infrastructures ne permettent pas un espace suffisant aux cétacés, ces derniers pourraient trouver une place dans un « sanctuaire » dédié. Cependant, la ministre prévient qu’une telle entreprise pourrait prendre entre sept et dix années.
Des métamorphoses structurelles appuyées financièrement par l’État
Autre mesure : l’interdiction d’ici cinq ans des élevages de visons d’Amérique pour leur fourrure. Les mesures annoncées par la ministre de la Transition écologique vont demander aux cirques et delphinarium de gros efforts pour se métamorphoser. C’est pourquoi Barbara Pompili a annoncé une enveloppe de huit millions d’euros. « On leur demande de se réinventer, ça va être une période où ils vont avoir besoin de soutien, l’État va être à leurs côtés ».
Si la nouvelle a ravi les défenseurs de la cause animale, il n’en va pas de même pour les principaux intéressés, cirques, delphinariums et fourreurs, qui s’insurgent face à ces mesures. Sur l’antenne d’Europe 1, Roger Falque, patron du cirque « La piste aux étoiles », a exprimé sa colère : « Aujourd’hui, madame Pompili arrive et raye une vie de travail, c’est honteux ».
Nous annonçons :
-la fin progressive de la faune sauvage dans les cirques itinérants
-la fin de la présence d’orques et dauphins dans des delphinariums inadaptés
-la fin des élevages de visons pour leur fourrure
-le soutien aux zoos qui améliorent leurs conditions de détention pic.twitter.com/AFObeFm6me— Barbara Pompili (@barbarapompili) September 29, 2020
Du côté de Marineland on juge l’aide de l’État « ridicule » face au sacrifice demandé. Pascal Picot, patron du célèbre delphinarium d’Antibes, a fait le calcul : avec une centaine de CDI, 160 personnes employées en CDD et 500 saisonniers, les aides du gouvernement ne représenteront pas grand chose par tête : « Ça fait 400 euros par licenciement ».
Illustration bannière : Des mesures en faveur des animaux en captivité – © Norenko Andrey
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