Le rapport à la mort et à la fin de vie, va-t-il changer en France ? Pour les 184 citoyens appelés dans le cadre de la convention citoyenne sur le sujet de la fin de vie, c’est plus que souhaitable : c’est nécessaire. Dimanche 2 avril 2023, ils ont rendu leurs conclusions sur la question de l’euthanasie dans un rapport largement adopté. Et ce pourrait être le début d’un changement radical : celui de la possibilité de l’euthanasie et du suicide assisté en France.
Euthanasie ou aide active à mourir ? Telle est la question
Si les participants à la convention citoyenne ont largement mis en avant qu’il faudrait améliorer voire généraliser l’accès aux soins palliatifs en fin de vie, la question principale et qui continue de diviser, est celle du euthanasie ou de l’aide active à mourir (AAM). La différence entre les deux est d’ailleurs fondamentale.
Dans le cadre du suicide assisté, appelé également aide active à mourir (AAM), c’est le patient lui-même qui s’auto-administre le produit lui permettant de mourir. Le produit est, lui, préparé par des médecins et spécialistes, mais ces derniers ne sont pas actifs lorsqu’il s’agit de l’administrer à proprement parler.
L’euthanasie, au contraire, est justement l’acte mettant un terme à la vie d’une personne par un tiers. Dans ce cas, il y a un côté très actif du médecin et personnel soignant qui peut présenter des problèmes éthiques majeurs, et des réticences.
Le rapport final de la #ConventionCitoyenne sur la #findevie est adopté à 92 % ! ✅ pic.twitter.com/uYbl24QDOb
— CESE (@lecese) April 2, 2023
L’AAM plébiscitée par la convention citoyenne qui la juge nécessaire
Selon FranceInfo, qui a pu obtenir en avant première une partie des conclusions du rapport, les membres de la Convention Citoyenne ont largement voté en faveur de l’AAM à 76 %. Seuls 23 % jugent que le « cadre juridique actuel » est suffisant. Rappelons néanmoins que la possibilité de bénéficier du suicide assisté, si elle venait à être ouverte en France, n’implique pas une obligation à y recourir.
Si le suicide assisté est préféré, c’est à cause des craintes concernant les réticences des médecins, si bien que la Convention Citoyenne estime que l’euthanasie ne devrait être qu’une exception, par exemple lorsque le patient est dans l’impossibilité de s’administrer lui-même le produit mais a exprimé clairement la volonté de mettre fin à ses jours.
Je vous demande le droit de mourir
Vincent Humbert était tétraplégique. Victime d’un accident de la route en 2000, il réclamait le droit de mourir dans la dignité. En 2002, il avait adressé une supplique à Jacques Chirac qui n’avait pu y répondre favorablement puisque la loi française n’autorisait pas l’euthanasie.
Abonnez-vous à consoGlobe sur Google News pour ne manquer aucune info !
A lire absolument
Est-ce que comme dans certains états aux US, il y aura aussi mort assistée pour n’importe qui ? par exemple une personne sans maladie, mais qui souhaite en finir tout simplement, sa souffrance psychique étant insupportable, est-ce qu’on va tout simplement en arriver là, horrifiée de voir que sous prétexte que ça va booster le don d’organe, on est qu’une marchandise de plus.